Suite à la manifestation du samedi 14 mai, quelques leaders ont été appréhendés par la police, auditionnés et déposés à la maison d’arrêt de Klessoum. Il y a eu plusieurs réactions. Ialtchad Presse a recueilli les réactions des artistes à ce sujet.
Maoundoé Célestin affirme, « globalement, je suis d’accord pour la marche parce qu’elle a été autorisée. Mais casser les stations ce n’est pas bien, je condamne. Maintenant, il faut qu’on sache les motifs de leur arrestation. Est-ce que c’est à cause des casses ou c’est l’organisation de la marche ? Je ne peux pas me prononcer. Je ne peux pas dire que leur arrestation est normale, il y a toujours des choses qui leur sont reprochées. Je ne suis pas pour des actes de vandalisme. Et casser des choses. Par exemple, casser le goudron, je condamne. Puisqu’il faut 40 ans pour qu’on ait des rues bitumées. Ils ont le droit de marcher, mais pas de casser. Je condamne ».
Cidson Alguewi, « je parle en tant que Tchadien. Je pense qu’il faut être libre. Est-ce qu’ils ont cassé les biens de leur frère ? J’espère que non. Les biens de l’État et des étrangers ? C’est le ras-le-bol- contre la France. Tout ce qui est détruit n’est rien d’autre que les biens de la France y compris son drapeau. Si on évalue, ce n’est rien du tout. Au lieu de comprendre la population, on crée d’autres problèmes. À mon humble avis, on devait libérer toutes personnes arrêtées. Ce n’est pas normal. Il faut reconnaître que pendant cette manifestation les forces de l’ordre ont brutalisé les manifestants. Est-ce que les policiers qui ont brutalisé ces personnes ont été identifiés et traduits devant la Justice ? La réponse est non. Nous n’avons vu aucun policier ou gendarme traduit en justice. Jamais. Il n’y a pas d’équilibre. Pourquoi certaines personnes sont en prison alors d’autres font du mal sans être traduits à la justice ? »
Pour Tchadiano, la voix de la jeunesse, « l’État a fait une faute grave en arrêtant ces leaders puisque nous connaissons que parmi les manifestants, il y a toujours des personnes mal intentionnées, des bandits, etc. Nous demandons à l’État de libérer ces leaders. L’État est le détenteur du pouvoir si une erreur s’est glissée, il faut pardonner. Nous tous nous faisons des erreurs sans rendre des comptes. Nous demandons la libération de nos leaders ».
Raïs’Kim soutient, « je pense que les arrestations des leaders de la société civile suite à la marche du 14 mai 2022 n’ont respectées aucune norme démocratique. Leur arrestation n’était pas respectée puisqu’ils sont protégés par la loi. Pourtant la marche a été organisée contre l’ingérence de la France dans la politique au Tchad et en Afrique, disons la marche a été autorisée, la police devait encadrer la marche du début jusqu’à la fin alors que cela a été fait. Les policiers ont été applaudis à la fin de la marche de 9h-10h. Tous les manifestants sont rentrés chez eux. C’était dans l’après-midi que nous avons appris qu’il y avait des casses. Cela devait être la responsabilité de la police dans l’exercice de leur métier. Le gouvernement veut mettre tout le mal sur le dos des leaders qui dénoncent la mal gouvernance, l’injustice surtout la dynastie. Je condamne ces arrestations et je demande leur libération. ».
Ousmane Bello Daoudou