Les ex-travailleurs de Tchad-Cameroun Constructor (TCC) ont organisé un sit-in ce lundi 04 avril devant le siège d’Esso au quartier Klémat dans la commune du 2e arrondissement pour se faire entendre. Ils réclament le payement de leurs droits sociaux. Aussitôt réuni, le Groupement Mobile d’Intervention de la Police GMIP leur a demandé de quitter les lieux. Ils se sont repliés à la bourse du travail. Ialtchad Presse est allé à leur rencontre. Reportage.
Dix-huit mois après leur départ de TCC, les ex-travailleurs décident de passer à la vitesse supérieure pour se faire entendre. Ils se sont retrouvés tôt lundi matin au siège d’Esso pour exprimer leur mécontentement à l’égard leur ex-employeur qui refuse de leur verser leurs droits sociaux malgré la décision de justice en leur faveur. Les manifestants n’ont pas pu exprimer leur colère, car le GMIP est intervenu très rapidement pour leur demander de quitter les lieux.
Ali Hassan Zakaria est le président des ex-travailleurs de TCC. Pour lui, ils font une lutte syndicale pour entrer dans leurs droits, mais n’ont pas la force pour faire face au GMIP. « À 5h 45min déjà les camarades étaient sur les lieux. Le GMIP est arrivé et on a résisté au début. Après, le GMIP nous a donné 5mn pour bouger et nous sommes obligés d’obtempérer. Sinon on voulait juste nous faire entendre et amener notre ex-employeur à verser nos droits sociaux qui n’a que trop duré », explique-t-il. Il ajoute que le GMIP leur a demandé une autorisation pour le sit-in alors ils sont actuellement en train d’écrire une correspondance pour une autorisation de marche pacifique. Nous voulons marcher de la bourse du travail jusqu’au ministère de la Justice s’il le faut pour demander aux gens de respecter les décisions rendues par la justice, a-t-il affirmé.
Les ex-travailleurs rejettent en bloc l’arrivée d’un expert-juriste depuis Houston pour les aider sur leur affaire. Pour eux, c’est la Cour suprême qui a rendu le verdict depuis le 25 janvier 2022 en leur faveur et oblige Esso à verser 10 milliards 500 millions aux 4013 aux ex-travailleurs. Pour eux, pas question de remettre en cause les décisions rendues par la haute cour. Les ex-travailleurs souhaitent que cet expert-juriste travaille dans la sincérité pour qu’ils puissent enfin entrer dans leurs droits.
TCC est un sous-traitant d’Esso qui a recruté du personnel pour travailler dans les sites pétroliers de Komé et Miandoum de 2001 à 2004. Ils indiquent qu’ils ont bataillé dans la brousse avec les serpents, les abeilles et autres dangers. Un an après l’écoulement du pétrole, 4013 employés ont été remerciés et depuis ce jour, ils militent pour entrer dans leurs droits. Cependant, les mêmes ex-travailleurs cotés Cameroun sont entrés dans leurs droits. « Notre avocat a démontré avec des preuves à l’appui lors des plaidoiries que les ex-travailleurs de TCC coté camerounais ont bénéficié chacun de 75 millions avec une villa et une voiture en guise de réinsertion. Pendant ce temps, nous les autochtones souffrons de la mise en œuvre des décisions de la justice. C’est lamentable », a déploré Ali Hassan Zakaria président des ex-travailleurs. Depuis 2004, plus de 2000 ex-travailleurs sont décédés. Le président dit que la responsabilité incombe à l’employeur qui leur a mis beaucoup de pression dans le travail quand ils étaient en fonction.
Kouladoum Mireille Modestine