Le réseau des femmes élues locales d’Afrique section du Tchad, a organisé un atelier de consultation sur le thème « rôle des élues locales dans la réconciliation nationale ». Les travaux se déroulent à la bibliothèque nationale du 23 au 24 mars 2022 ici à N’Djamena. Les femmes venues de divers horizons du Tchad et celles d’ailleurs prennent part à cette rencontre de partage d’expérience. Reportage
L’exposé porte sur la participation de la femme dans le processus de la transition et du dialogue national inclusif animé par Armand Djégoltar Djérakor. Pour lui, la femme tchadienne est forte et peut apporter beaucoup de choses positives pour transformer le pays. Son implication dans tout le processus apporte des grandes solutions durables pour le bien-être de la nation, ajoute-t-il. Il souligne également que les femmes sont toujours protégées par les instruments internationaux, mais cela ne suffit pas. Les participantes ont beaucoup plus apporté des contributions que de poser des questions.
Pour elles, aucune société ne peut survivre sans la femme. Alors, il faut de la solidarité féminine pour porter plus loin les contributions des femmes sous forme de stratégies pour le dialogue national à venir. Les femmes pensent aussi qu’elles parlent trop et agissent peu. Cela ne facilite pas le développement, car le développement fait appel à l’action. Il faut autant impliquer les femmes rurales dans le processus du dialogue, car qu’elles aient leur mot à dire. Les femmes dénoncent les conditions précaires dans lesquelles vivent les femmes rurales avec un désenclavement comme le cas de la région du Salamat. Certaines femmes sont allées pour comparer la femme tchadienne et celle de la sous-région. Pour elles, la femme tchadienne est en retard sur tous les plans contrairement à la femme camerounaise ou congolaise. Les dames ont aussi décidé de surpasser les barrières ethniques, religieuses, politiques pour rendre la nation plus forte. De même, de ne pas mettre les bâtons dans les roues de l’autre qui sort sa tête de l’eau.
Prenant la parole à son tour, le conférencier Armand Djégoltar Djérakor indique qu’on ne change pas une société par les décrets ou par l’imposition d’une loi. Les sociétés ont besoin de vivre de manière pratique. Il a pris l’exemple dans les familles pour étayer sa thèse. « Il y a aucun partage de responsabilité dans les taches ménagères. Les filles ont plus de charges que les garçons et si elles ne réussissent pas à l’école, les parents les accusent. Pourtant le garçon a tout le temps pour réviser ses leçons contrairement à la fille. C’est injuste », explique-t-il. Il ajoute qu’il existe des actions aussi simples soient-elles qu’on peut poser pour l’épanouissement des femmes. Une femme qu’elle soit rurale ou urbaine demeure une femme et a besoin de dynamisme pour réussir. La femme est une personne incontournable, si elle n’est pas là, rien ne marche. Il revient sur le dialogue à venir pour dire que si les femmes ne sont impliquées dans ce dialogue, ça ne marchera pas.
Kouladoum Mireille Modestine
Ousmane Bello Daoudou