La gare routière d’Abéché sis au quartier N’Djari à l’Est de N’Djamena est une gare où l’insécurité, les arnaques des clients, sont monnaie courante dans les couloirs des agences de transport. Tout se déroule alors que toute une unité de sécurité est présente en ce lieu. Le syndicat national des Courtiers et Fret commissaire des Transports du Tchad (SNCFCTT) et quelques agenciers rencontrés sur les lieux déplorent cette situation qui perdure. Reportage.
L’entrée de la gare routière d’Abéché pose problème à certaines heures. Le syndicat national des Courtiers et Fret commissaire des Transports du Tchad (SNCFCTT) se plaint du désordre des courtiers illégaux qui infiltrent leur milieu. Pour M. Adam Mahamat Ousmane, Secrétaire Général (SG) de ce syndicat, leur rôle c’est d’assurer les convoyages des marchandises et des frais de déchargements. Le courtier, dit-il, est un auxiliaire de transport, garant des marchandises. Le syndicaliste rappelle que leur activité est réglementée par un décret du 14 avril 1983.
Aujourd’hui selon M. Adam, chacun porte le manteau de courtier et s’installe comme il veut à la gare routière. Il signale un autre problème, les bandits de toute nature circulent librement dans les couloirs et volent les passagers. À son avis, les courtiers illégaux qui infestent leur environnement arnaquent les paisibles citoyens qui viennent pour voyager. Un phénomène d’insécurité inquiétant sévit à tout moment à la gare routière d, souligne Adam. « J’appelle les autorités, surtout celle de la sécurité, le ministère en charge de transport afin de trouver une solution définitive à ce problème. De telles choses ternissent notre image et mettent la vie de nos concitoyens en danger », dit le SG du SNCFCTT.
Il informe que la seule et unique gare routière officielle à N’Djamena c’est celle d’Abéché. Celle du quartier Lamadji à la sortie nord de la ville n’est pas encore opérationnelle. Il soutient que tous les voyages vers le Nord, Est, et Centre peuvent s’effectuer à partir de la gare routière d’Abéché. Il plaide pour qu’une mesure soit prise par les autorités afin d’arrêter ce désordre. « Regardez à l’entrée de notre gare routière, il y a tout le corps, mais les bandits déambulent sans être inquiétés. Quel est leur rôle ici ? C’est vraiment un défi à relever. Tout ce qui les intéresse c’est prendre les formalités des camions. À mon avis ils sont déployés ici pour assurer la sécurité des biens et personnes », lance M. Adam. Il déplore surtout les intrus qui continuent d’arnaquer leurs clients avec des faux reçus.
Selon lui, les gens alignent les bus aux bords du goudron pour embarquer les passagers mêlés aux bandits. Nous le regrettons parce que de cas d’accidents mêmes mortels ont été signalés sans qu’une mesure ne soit prise. « Une fois ils ont même bloqué le cortège du président de l’Assemblée nationale. Comme ce sont des informels, ils cherchent leurs clients et oublient la légalité. Il a fallu l’intervention de la police pour dégager la voie », insiste le syndicaliste.
M. Idriss Abdallah est aussi un des courtiers d’Abou Hamama, il refuse d’être photographié, mais il parle. Pour lui, ce sont des « bogobobgo » qui s’incrustent pour faire leurs affaires louches. Certains clients naïfs et des novices tombent chaque jour dans le piège de ces bandits, dit-il. « Ce que je reproche à mes compatriotes, ils aiment trop la facilité. Au lieu de se rapprocher de nous, ils se laissent facilement avoir par ces arnaqueurs. Ces gens sont des voleurs affûtés et subtils, leurs reçus ne portent pas de cachet. Les voleurs sont omniprésents, mais chacun doit être vigilent », dit l’agencier. Pour Idriss Abdallah, si tu mets de la viande dans la bouche d’une hyène, il va la manger sans hésitation. « Je prie la sécurité de faire son travail normalement pour garantir la sécurité de nos clients », alerte-t-il.
Moyalbaye Nadjasna