Pré-dialogue de Doha, l’avis de Salibou Garba

Mar 13, 2022

Les pourparlers avec les politico-militaires prévus à Doha au Qatar retardés auront-ils enfin lieu ce dimanche 13 février ? Certains politico-militaires sont déjà à Doha. D’autres sont en route. D’autres encore ne sont pas encore arrivés pour des raisons techniques, tel des problèmes des noms mal libellés sur les billets d’avion ou des vaccins contre la Covid19. Tout ne semble pas réuni pour entamer les négociations dès ce dimanche. Reportage.

Le Qatar sera l’hôte des pourparlers de paix tchadiens ce dimanche 13 mars. Ce pré-dialogue de Doha prévu pour le 27 février dernier avait été repoussé à la dernière minute au 13 mars. La cérémonie d’ouverture va se dérouler sans une partie des groupes armés invités. Raisons de leur retard ou absence : leurs documents de voyage ne sont pas arrivés à temps. D’autres raisons comme le vaccin contre la Covid-19, exigé par les autorités qataries sont aussi évoquées.

Pour l’opposant Salibou Garba, tout semble indiquer que la cérémonie d’ouverture du pré-dialogue plusieurs fois reporté aura lieu le dimanche 13 mars. Il s’interroge sur ce que l’on peut attendre de cette rencontre. Selon lui, tout le monde aura constaté que les préparatifs ont été émaillés de tiraillements.  « Un de vos confrères, qui adhérait à la thèse selon laquelle les retards sont imputables aux Qataris, a fini par admettre que les difficultés proviennent du camp du CMT. Et on a fini par enregistrer le limogeage brutal du Président Goukouni et la dissolution du CTS qui a mené pendant plusieurs mois le travail de déblayage », explique Salibou Garba. Il ajoute que ce n’est pas anodin. Il souligne qu’il faut se féliciter de la tenue de ce pré-dialogue et espérer qu’il aboutisse à des résultats probants. « Malheureusement nous n’y sommes pas encore », regrette l’opposant. À son avis, pour y parvenir, les représentants du CMT-MPS-ALLIÉS devraient se départir de l’idée d’obtenir des ralliements, c’est-à-dire la reddition des mouvements politico-militaires, dans le but d’obtenir un dialogue au rabais. Il estime que cette situation rapprocherait le pays plus de la guerre que d’une paix durable.

Salibou Garba souligne aussi qu’il n’est pas souhaitable que les représentants du pouvoir viennent avec des schémas ou des textes ficelés, à prendre ou à laisser, des sortes de prêt-à-porter. À l’en croire, le dialogue doit permettre de concevoir une nouvelle gouvernance de l’État et du pays, de façon consensuelle. « Les partisans du pouvoir, la coalition CMT-MPS-ALLIÉS, devraient prendre en compte la nécessité de créer un climat de confiance, évaluer la réalisation des mesures de décrispation demandées et convenir d’un calendrier acceptable pour leur finalisation », suggère l’opposant.

Au sujet de la sécurité des politico-militaires, il indique que réunissant la question de la sécurité des acteurs, pendant le dialogue et après le dialogue est essentiel et devrait faire l’objet d’une grande attention. Il évoque aussi la sempiternelle question de la construction d’une armée véritablement nationale, contrairement à la juxtaposition actuelle de plusieurs milices claniques, sans véritable formation républicaine.

Concernant la transition, il affirme que les organes mis en place par le Conseil Militaire de Transition (CMT) ne sont pas inclusifs. Les membres ont été coptés exclusivement sur la base des affinités parentales (ou régionales) et sur la base du clientélisme politique, une refonte du Comité d’organisation du dialogue national. « Je préfère l’appellation Conférence Nationale Inclusive et Souveraine (CNIS), est indispensable, en considérant, de façon équilibrée, les protagonistes de la crise tchadienne que sont la coalition CMT-MPS-ALLIÉS, les mouvements politico-militaires et les partis politiques de l’opposition, ainsi que les parties concernées que sont les syndicats et les ADH », propose l’opposant politique. Selon lui, il va sans dire qu’une nouvelle feuille de route sera issue de cette CNIS, entraînant un nouveau calendrier et un nouveau délai de la transition. Alors, la question de l’adoption d’une nouvelle Charte de Transition et celle de la refonte des principaux organes de la transition, à savoir l’Organe suprême (actuellement CMT), le Gouvernement et le Conseil National de Transition (CNT), ne sauraient être éludées.

Pour Salibou Garba, si ces éléments objectifs ne sont pas pris en compte, il est clair que nous allons droit au mur, droit aux affrontements armés aux conséquences désastreuses. Il faut l’éviter à tout prix.

Jules Doukoundjé

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