Les réfugiés centrafricains composés des femmes et des enfants et quasi totalement des Peuls Mbororo (fallata), arrivés au Tchad depuis plus 3 mois sont abandonnés à leur triste sort. Pour survivre, elles sont contraintes de mendier dans les rues de la capitale tchadienne, N’Djamena. Pour mettre fin à cette situation dèshumaine et humiliante, l’ONG nationale Al-NAHDA les recense et lance un appel aux autres organisations humanitaires à leur venir en aide. Reportage.
Les réfugiés centrafricains arrivés au Tchad, et surtout ceux qui sont arrivés à N’Djamena, ne peuvent plus supporter le poids de la misère. Pour subvenir à leurs besoins, ils sont contraints de tendre les mains dans les rues de la capitale tchadienne pour trouver à manger. Selon l’ONG AL-NAHDA, ces réfugiés constitués majoritairement des femmes et des enfants sont issus de la communauté peule Mbororo. Arrivés au pays depuis plus de 3 mois déjà, celles-ci ne vivent que de la mendicité. Et pour mettre fin à cette situation déshonorante, l’ONG AL-NAHDA a procédé à un recensement afin de connaître leur nombre exact pour un éventuel recasement. Elle lance un appel aux autres ONG et organisations humanitaires résidants au Tchad de les appuyer pour prendre en charge ces vulnérables personnes.
Pour le vice-président de l’ONG AL-NAHDA, Anour Abba Djaourou, ces réfugiés qui traînent dans les rues de N’Djamena souffrent beaucoup et ont besoin d’aide et d’assistance. Selon lui, l’organisation humanitaire qu’il préside a pris l’initiative de leur venir au secours en les regroupant. Il souligne que vu la situation difficile que vivent ces réfugiés, il y a urgence que les autres ONG agissent vite pour les assister. « Ils ont quitté leur pays en laissant dernière eux leurs bétails et certains ont tout perdu. Ils ont besoin d’un soutien social », explique-t-il. Anour Abba Djaourou indique que ces réfugiés ne sont pas seulement ici à N’Djamena, mais dans les autres localités du pays. A son avis, plus de 500 réfugiés peuls centrafricains sont dans les rues de N’Djamena, en train de mendier et cette situation est inadmissible qu’il faut stopper. Ces réfugiés, constitués quasi totalement de femmes et des enfants ont besoin de l’aide humanitaire. Selon lui, le gouvernement a été informé la semaine dernière de la situation. L’ONG AL-NAHDA a eu la promesse de la croix rouge tchadienne pour les assister. Abba Djaourou souligne que son ONG a apporté quelques aides, mais c’est insuffisant. Il craint qu’avec le ramadan qui s’approche et avec les canicules, ces personnes vulnérables ont vraiment besoin de secours permanent. En attendant une éventuelle relocalisation de la part des autorités et les autres associations humanitaires, AL-NAHDA a regroupé plus 500 réfugiés au lycée public de Diguel.
Pour cette femme, à un âge avancé, les Peuls bororo ne savent pas mendier, mais la situation les a contraintes à tendre la main. Selon elle, ce n’est pas de gaieté de cœur que les réfugiés peuls mendient, mais elles sont dépassées. Khadidja souligne aussi que les Peuls ne connaissent pas la ville, ils sont des éleveurs, mais à cause de la guerre en Centrafrique, ils ont tout perdu et sont obligés de s’exiler. Elle explique que là où elles étaient, il n’y a ni eau ni nourriture, mais grâce à l’ONG AL-NAHDA, elles ont à manger et à boire. La vieille dame craint qu’avec l’arrivée du ramadan et la chaleur, leur situation ne se dégrade. Elle souhaite que la paix revienne pour qu’elle retourne chez elle pour revoir sa famille et reprendre ses activités.
Jules Doukoundjé