Une foule immense des militants du parti les Transformateurs du Dr Succès Masra s’est fortement mobilisée ce 6 novembre. Le siège du parti à Abena dans le 7e arrondissement de N’Djamena capitale tchadienne était noir de monde. Danses, youyous entre coupés des chansons ont agrémenté une ambiance bon enfant. Reportage.
Prévu pour être tenu au stade Idriss Mahamat Ouya dans le 3e arrondissement de N’Djamena la capitale tchadienne, le meeting des Transformateurs n’a pas été autorisé par les autorités tchadiennes. Mais des milliers de militants se sont donné rendez-vous devant le siège de leur parti sis au quartier Abena. C’était la grande messe sous le « balcon de l’espoir », surnom donné par les militants lorsqu’ils se retrouvent devant leur siège où apparaissent le leader Succès Masra et ses lieutenants. Ce fut le cas ce 06 novembre. Une démonstration de force. Drapelets aux couleurs nationales en mains, inscriptions sur des papiers blancs dénonçant la France « non à l’ingérence de la France, révision de la charte », etc. Venus de tous les arrondissements de la ville et de ses environs, tous ont soif d’écouter le message de leur leader Succès Masra. Mais avant cela, sous le balcon les danses modernes, traditionnelles ou culturelles ont rythmé la rencontre, des vacarmes des chansons s’élèvent d’une manière stridente, des cris de youyous ont fait vibrer le siège des Transformateurs. Et voisins qui ont des maisons à étage, ont profité du spectacle de l’évènement.
Tour à tour, l’artiste rappeur Rais’Kym animateur de la cérémonie invite les leaders et jeunes transformateurs à prendre la parole. Selon lui, les jeunes transformateurs ne cesseront de s’insurger contre les barbaries que subissent à chaque fois les marcheurs. Ricardo Nanadoumngar, ex-animateur de la Radiodiffusion nationale tchadienne (RNT), a rejoint officiellement les rangs des Transformateurs. « Dans une République normale avec des hommes normaux, on ne peut pas réveiller à 5h du matin un citoyen avec de lacrymogène par ce qu’il se réclame transformateur. Moi Ricardo je n’en peux plus et je suis transformateur. Je n’ai pas servi le défunt président Idriss Deby Itno, mais le peuple jusqu’à sa mort et je l’assume parce que j’ai fait mon travail de citoyen », déclare-t-il. Les Transformateurs, dit-il, ne sont jamais dans la violence, ils veulent le dialogue, mais le vrai dialogue. « Je ne suis pas venu ici comme un plaisantin, je veux vous dire une seule chose, si je dois tomber sur-le-champ de bataille, j’ai dit à mes enfants, chaque fois que je sors de la maison considérée votre papa comme défunt. Mais pour la patrie je suis prêt à mourir avec les transformateurs », ajoute M Ricardo.
Une militante demande que la paix soit avec tous. Gédéon, un autre jeune transformateur, déclare « un jour, un jour nous allons vaincre ». Pour M. Masri, l’un des leaders des Transformateurs, « on a commencé avec un petit groupe aujourd’hui on tient 80% du Tchad. Parce que la jeunesse est l’avenir du Tchad et nous représentons la jeunesse. La Terre promise est à portée de main et soyons confiants Transformateurs. Nous arriverons inch Allah. » Selon Dr Sitack Yombatnan les Transformateurs et Wakit Tama empêchent le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement Abdraman Koulamallah et le Conseil Militaire de Transition de dormir. Il se désole qu’on les empêche de tenir leur meeting au stade Idriss Mahamat Ouya. « Un stade qui a été construit par notre argent on nous refuse l’accès. Une personne au ministère de la Jeunesse m’a informé que même quand le parti Mouvement Patriotique du Salut (MPS) veut faire quelque chose là-bas il ne demande pas d’autorisation. Pourquoi a-t-on peur des Transformateurs et Wakit Tama ? Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil apparaîtra », lâche-t-il.
Moyalbaye Nadjasna