Le siège du parti politique les transformateurs a été perquisitionné dimanche 10 octobre 2021 par les forces de l’ordre sous ordre du procureur de la République. Ils ont arraché le drapeau du balcon, ceux des bureaux, emportés 5 seaux des douilles des grenades lacrymogènes et arrêtés un membre du parti. Reportage
Il était 6H du matin ce 10 octobre, les résidents autour du siège du parti Les Transformateurs se réveillent encerclés par les forces de l’ordre. Elles sont venues avec un mandat pour perquisitionner le domicile de Succès Masra chef du parti. Mais c’est plutôt au siège de son parti qu’ils se sont rendus en escaladant le mur. Le président du parti les Transformateurs Dr Succès Masra dit qu’il ne sait pas clairement leur intention. Selon lui, le drapeau flotte sur le siège du parti depuis plus de 3 ans déjà. « Aucune loi n’interdit à un patriote de montrer son patriotisme en valorisant le drapeau. Parmi ceux qui sont venus enlever le drapeau, beaucoup ne sont pas des patriotes et ils savent qu’ils ne sont pas dans le cœur des Tchadiens. Je crois que le Dieu de la justice est en train de les confondre sinon ils ne viendraient pas un dimanche matin enlever le drapeau s’ils ne sont pas confondus », affirme-t-il.
Pour l’homme politique, un parti politique a le droit de mettre le drapeau tout comme les hôtels, les devantures des chefs de carrés, les écoles et les restaurants. Selon lui les autorités veulent que son parti respecte les lois qui n’existent pas. « Les gens ont jeté la mère des lois qui est la constitution. Sont-ils plus légitimes pour demander aux autres Tchadiens de respecter les lois sur le drapeau qui n’existent pas ? Ils sont perturbés par le fait que les transformateurs amènent les Tchadiens à aimer le drapeau du Tchad qu’ils ont piétiné », dit-il. Succès Masra décrète la journée du 10 octobre journée du tricolore tchadien. Son parti, dit-il, va célébrer cette journée chaque année. Il se dit déterminé et n’a pas l’intention de reculer malgré les persécutions. Pour lui, c’est de l’arbitraire et de la distraction alors il reste focalisé sur son combat parce que c’est la dernière chance qui s’offre aux Tchadiens de créer les conditions de l’unité. Masra invite les autorités de transition à faire la concurrence pour être dans le cœur des Tchadiens et non verser dans la brutalité.
Pour Yannick Djimotoum Yonoudjim conseiller juridique, aucun texte de la République du Tchad n’a fait mention qu’un parti politique ne doit pas mettre le drapeau au siège de son parti. Il indique en outre que le domaine juridique exige la précision. M. Yannick Djimotoum affirme aussi que toutes les lois qui sont promulguées sont publiées et connues de tous d’où l’expression juridique « nul n’est censé ignorer la loi ». « Toutes les infractions sont définies avec des sanctions incluses à l’exemple du Code pénal. Alors tout ce qui n’est pas interdit est automatiquement permis en droit. Mais dès lors que la loi interdit une chose, que cela plaise ou non le citoyen est obligé de la respecter ».
Kouladoum Mireille Modestine