Un dîner de presse offert par Ali Haroun, le Maire de la ville de N’Djamena, capitale tchadienne hier 6 octobre dans un hôtel de la place. Dans un court message, il sollicite l’appui des médias dans la sensibilisation de la population. Reportage.
C’était une soirée empreinte de respect mutuel entre les autorités municipales et les médias. Regroupés autour des tables, les convives dégustent le dîner tout en échangeant avec le maire de la ville de N’Djamena Ali Harou. Dans une ambition agréable, le maire remercie l’ensemble de la presse tchadienne. Il soutient que les médias font un travail important pour vulgariser la mission communale. Selon Ali Haroun, la ville de N’Djamena est cosmopolite et très peuplée. Ce n’est plus Fort-Lamy de l’époque avec 300 à 500 000 habitants, dit-il. Le maire affirme qu’aujourd’hui, N’Djamena compte 2 millions d’habitants, peut-être même plus. Pour rendre propre notre capitale, il faut sensibiliser sa population, dit M. le Maire.
Ali Haroun rappelle qu’à l’époque de Fort-Lamy, ce sont les griots qui relaient les informations communales auprès du public. Mais aujourd’hui, il estime que la réalité est autre parce que la ville est devenue très grande. « Nous utilisons la télévision, la radio, la presse traditionnelle et celle en ligne pour faire passer nos messages de sensibilisations ». Pour lui, lorsqu’on parle de l’assainissement, c’est de la santé qu’il s’agit donc l’affaire de tous. « Nous avons opté pour plus de sensibilisations et les médias sont incontournables. D’ailleurs, vous les avez aussi faites et vous continuez à le faire. Nous en sommes conscients, mais nous aimerions vous impliquer davantage dans cette mission », souligne-t-il.
Le maire de N’Djamena déplore les comportements peu orthodoxes de la population. Il remarque que certains citoyens jettent les peaux de banane, les canettes et les bouteilles d'eau sur les grandes voies publiques. D’autres, ajoute-t-il, cassent les éclairages publics, mettent des ordures dans les canaux, volent les batteries solaires des feux tricolores pour réglementer la circulation. « Ce sont des biens publics communs à tous. Ce n’est pas la propriété du maire ni de son staff. Chacun est appelé à y veiller dans l’intérêt général », dit Ali Haroun. Le maire déclare que c’est la somme de tous ces constats que la mairie demande plus de synergie d’action avec la presse. La conjugaison d’efforts va permettre d’amener la population N’Djamenoise à adopter un comportement positif et plus responsable, affirme-t-il. « C’est dans notre intérêt à nous tous. Si dans d’autres pays certaines villes sont propres, c’est grâce à la volonté publique, les autorités municipales et la forte mobilisation de la population. Tant que ces 3 entités ne conjuguent pas leurs efforts, nous ne pouvons pas changer notre capitale ».
L’autorité municipale évoque la journée de salubrité de chaque samedi de la semaine. Selon lui, si elle est réellement observée, un changement va s’opérer. Il signale aussi que ce dernier temps, les directeurs techniques sont souvent sur le terrain voir ce qui se passe. « Arriver à une ville propre ne sera pas pour demain, mais un processus. Il suffit d’une prise de conscience commune pour y parvenir. Alors aider nous à sensibiliser nos populations pour réussir cette mission », dit-il.
Des propositions et questions sur les ordures et défécation à l’air libre à la place de la nation, la divagation des animaux, les parkings des bars qui occupent les voies publiques, l’évacuation des ordures ménagères, lavages des engins par les jeunes avec les eaux des bassins de rétention, ont été soulevées par les médias. Ali Haroun se dit satisfait des échanges avec les journalistes et prend bonne note de leurs suggestions.
Moyalbaye Nadjasna