Le conseil des ministres du jeudi 29 juillet a adopté la feuille de route du gouvernement de transition. 129 actions sont prévues pour un coût global chiffré à hauteur de 841 milliards 29 millions de francs CFA. Me Théophile Bongoro, président du parti PRET analyse.
Axée sur trois points : le renforcement de la sécurité, l’organisation du dialogue national inclusif et le renforcement de l’administration, la feuille de route de l’équipe de Pahimi Padacké Albert présentée en conseil des ministres a été adoptée. Pour Me Théophile Bongoro, président du parti pour la République et l’équité au Tchad, l’ordre de passage de ces trois axes pose problème. « Il n’a pas été précisé quel point est prioritaire. Là je suis un peu déçu », lâche-t-il. Selon lui, le dialogue inclusif doit être la priorité du gouvernement de transition. Car, affirme-t-il, de ce dialogue découleront les deux autres points. Pour étayer son argumentation, le président du PRET explique que le dialogue va aboutir sur la réconciliation des forces armées. « Ce qui devait donner lieu à la compression des dépenses liées à la sécurité. Tout ça c’est pour parler de ces ressources que je trouve énormes, les 841 milliards. Parce que si la paix a été déjà obtenue, il n’est plus question d’investir dans le maintien de la sécurité », analyse-t-il. Poursuivant son raisonnement, Me Théophile Bongoro soutient que du dialogue découlera la mise en place de nouvelles institutions de l’Etat. « Il nous faut une commission qui devait réfléchir sur une nouvelle Constitution avec de nouvelles institutions afin que la démocratie puisse être vitale », souhaite-t-il.
Sur la tenue du dialogue inclusif, Me Théophile Bongoro affirme que sa réussite sera tributaire de sa bonne organisation. Raison pour laquelle il insiste sur les préalables. Dans la feuille de route, la période de novembre à décembre 2021 est consacrée au déroulement de ces assises. « Mais jusque-là le comité n’est pas encore constitué », rappelle le président du PRET. Ce qui, pour lui, risquerait de faire trainer les préparatifs. « Là nous sommes en hiver et les ruraux sont occupés avec les travaux champêtres. Alors qu’il est question de prendre les préoccupations de toutes les couches pour les convertir en projet de recommandation pour les assises », fait-il la remarque. Autre inquiétude qu’a exprimée Me Théophile Bongoro est l’imposition du gouvernement. « J’aurai voulu qu’on laisse au comité d’organisation la proposition du calendrier », souhaite-t-il. Peu importe. D’après lui, le tout c’est de donner la chance aux Tchadiens de se parler pour que définitivement il en résulte quelque chose de commun pour leur permettre de se sentir concerné par la chose publique.
Sur le respect de la durée de la période de transition qui est de 18 mois, Me Théophile dit ne pas se situer jusque-là sur le début de cette période exceptionnelle. « Le curseur des 18 mois de la transition prend effet quand : le 20 avril dès la mise en place du CMT ; du 2 mai à la mise en place du gouvernement ou c’est au sortir du dialogue ? », s’interroge-t-il. En attendant des réponses, le président du PRET estime « qu’il faut laisser les gens s’organiser tout en leur disant que nous sommes tenus par un délai pour éviter que les choses soient bâclées. »
Christian Allahadjim