La plateforme citoyenne « Wakit Tama » boude la date et l’itinéraire retenus par le gouvernement pour la marche qu’elle voudrait organiser. La coordination a finalement annulé l’événement.
La marche pacifique de la coordination des actions citoyennes, Wakit Tama, prévue pour le 14 juillet n’aura pas lieu. C’est la décision qu’a prise lors de l’assemblée générale de la plateforme qui a eu lieu mardi 13 juillet. En cause, la coordination de Wakit Tama, dirigée par Me Max Loalngar, avance deux raisons.
Premièrement, la modification de la date et de l’itinéraire. Selon Me Max, la plateforme a souhaité organiser cette grande manifestation pacifique le 14 et sur trois itinéraires : la place Fest’africa de Moursal, le rond-point Adoum Tchiéré et Farcha avec pour point de convergence, la Place de la nation. Mais dans le communiqué du ministère de la Sécurité publique qui autorise la marche, la date est décalée au 16 juillet et les itinéraires sont modifiés pour se résumer seulement sur un site : du rond-point Hamama au Palais de Justice. « Nous n'allons pas tomber dans le piège du Conseil militaire de transition (CMT). Mais nous voudrions qu'ils comprennent que ce n'est pas la peine de jouer aux dilatoires », dit Me Max Loalngar.
Deuxièmement, l’unilatéralisme du gouvernement. D’après les membres de la coordination de Wakit Tama, après le dépôt de leur demande d’autorisation, ils ont été reçus par le secrétaire général du ministère de la Sécurité. A l’ordre du jour, discussion sur les modalités. Une deuxième rencontre devrait avoir lieu, selon les dires des leaders de Wakit Tama. « Mais curieusement on apprend sur les réseaux sociaux que la marche est autorisée et avec des itinéraires et la date modifiés », déclare Me Max. Ce que la coordination de la plateforme citoyenne a du mal à cautionner. « Même si la date que nous avons proposée (14 juillet) est jugée inappropriée, le gouvernement devrait nous convoquer pour échanger avec nous. Mais décider de manière unilatérale de nous imposer la date du 16 juillet est inadmissible », affirme le coordonnateur.
La plateforme décide alors de reporter la marche. « Parce que non seulement la date du 16 juillet n’est pas celle qu’on a proposée, mais parce que ce n’est pas la marche que nous voulons organiser », soutient Me Max Loalngar. Pour lui, le choix de la Place de la nation comme point d’arrivée de la marche est symbolique. « Nous voulons passer un message aux autorités. Et donc il fallait venir jusqu’en face d’elles », indique-t-il.
Reste à savoir, si le ministère de la Sécurité va réagir à la suite de cette décision.