Les diplômés des écoles professionnelles ont organisé ce lundi une manifestation spontanée qu’ils appellent « un mouvement d’humeur » dans l’enceinte du ministère de l'Éducation nationale au quartier Moursal. Une trentaine de mécontents ont été interpellés par la Police.
Après la tentative d’exil, la grève de la faim, les lauréats des écoles professionnelles en instance d’intégration à la Fonction publique font encore parler d’eux. Ce lundi, 12 juillet, ils ont envahi le ministère de l’Éducation nationale.
Coups de sifflet, youyous, les lauréats des écoles professionnelles ont réussi à pénétrer dans le hall du ministère dans l’enceinte du building de Moursal. Les agents de sécurité postés n’ont pas pu les en empêcher. Sans violence, ils ont exprimé leur mécontentement. « Tuez-nous, mais ne tuez pas l’éducation », « la Fonction publique n’est pas saturée », « Trop c’est trop » « nous réclamons notre intégration », ont repris en chœur les manifestants barricadés dans le hall. Coïncidence, le ministre de l’Éducation, Kosmadji Merci arrive au même moment. Son véhicule a fait automatiquement demi-tour, vu l’ambiance.
La Police arrive. Les négociations commencent. Mais les manifestants ne veulent rien entendre. « Tuez- nous, ici », réclament-ils en se barricadant. Les policiers gardent leur sang-froid jusqu’à ce qu’un policier décide d’engager un tir de grenade lacrymogène à l’intérieur. Débandade. Les manifestants se replient dans les niveaux supérieurs de l’immeuble et se dispersent dans les couloirs. Quatre manifestants sont montés volontiers dans un véhicule de la Police. Ils sont transférés aussitôt au commissariat central.
Selon Neuzilka Emmanuel ce mouvement d’humeur de ce jour est le premier d’une série d’actions qui seront menées. Il a été prévu pour cette première action de perturber le bon déroulement des épreuves orales du Brevet de l’enseignement fondamental (BEF) qui débutent ce lundi 12 juillet. « Mais comme le lycée Félix Éboué que nous avons ciblé a été quadrillé par les forces de l’ordre, nous nous sommes rués au ministère de l’Éducation », explique Neuzilka Emmanuel. Selon le porte-parole 35 manifestants ont été arrêtés par la Police lors de leur délogement du ministère. Ils sont aussi transférés au commissariat central.
Le collectif des lauréats des écoles professionnelles d’indiquer rejoindre dorénavant la plateforme citoyenne « Wakit tama ». « Nous serons présents à toutes les actions que mènera cette plateforme à partir d’aujourd’hui », affirme Neuzilka Emmanuel.