La plateforme des diplômés en instance d’intégration reporte l’opération brûle diplôme prévue pour ce samedi.
« L’opération brûle diplôme » annoncée tambour battant par la plateforme des diplômés en instance d’intégration à la Fonction publique n’a pas eu lieu samedi 10 juillet. La Bourse de travail, lieu choisi pour le déroulement de cette opération, est bien désert en cette matinée. Pas un diplômé ne s’est présenté.
Contacté, Ndingadinan Thomas, un des leaders de la plateforme, annonce le report de cette opération. « C’est repoussé »,dit-il sans toutefois être précis sur la prochaine date. La cause du décalage : le lieu et la date. « La Bourse de travail n’est pas trop emblématique. Et aujourd’hui c’est un week-end, ça ne va pas avoir trop d’impact », avance Ndingadinan Thomas. D’après lui, il faut un lieu très symbolique et un jour ouvrable pour que l’opération soit retentissante. « Un lundi ou un jeudi dans une institution étatique, ça vaut le coup », détaille-t-il.
L’opération brûle diplôme consiste à brûler publiquement les diplômes des membres de la plateforme. Selon Ndingadinan Thomas, cette action est de nature à exprimer des années de frustration, de négligence de la part des autorités. « Nos gouvernants nous traitent de bandits, de voyous. Alors qu’on réclame juste notre insertion socioprofessionnelle », dit-il. Toujours selon lui, vaut mieux se débarrasser de son diplôme que de le garder et se faire traiter de délinquant. « C’est frustrant. C’est maintenant qu’on va faire le vrai banditisme », indique-t-il. Les diplômes sont le fruit de plusieurs années d’études, quelquefois dans des conditions dures. Ndigandina Thomas dit en avoir conscience. Mais il estime qu’il « ne sert à rien de garder un diplôme qui ne sert à rien. La déclaration du ministre de la Fonction publique d’hier vient nous réconforter dans notre position. Lorsqu’il dit qu’il y a saturation dans ce département, c’est que l’espoir est perdu », fait-il savoir.
Ce leader de la plateforme annonce qu’après l’opération brûle diplôme, d’autres grandes actions seront menées. « Cette fois conjointement avec le collectif des lauréats des écoles professionnelles ». Toutefois Ndingadinan Thierry soutient que la plateforme reste toujours ouverte au dialogue. « Si les autorités nous donnent des garanties avec des dates, nous sommes prêts à suspendre toutes actions ». La plateforme dit réclamer l’intégration de 13 000 diplômés sans emploi. C’est le restant de la promesse de 20 000 places faite par le défunt président Idriss Deby. Sur les 20 000 seulement 7 000 sont déjà intégrés.
Christian Allahadjim