Dans un esprit de préparation du dialogue et de la réconciliation nationale, les Autorités coutumières et traditionnelles du Tchad se sont concertées le 28 et 29 mai au Palais du 15-janvier à N’Djamena, capitale tchadienne.
Ils étaient nombreux ces dépositaires des us et coutumes du Tchad à plancher durant 48 heures sur leurs apports pour le dialogue inclusif et la renonciation nationale qui pointe à l’horizon. Des recommandations axées sur six points ont sanctionné ces assises. Premièrement, il s’agit dans un premier temps d’associer les chefs traditionnels au processus de dialogue inclusif et de réconciliation nationale. Deuxièmement, il s’agit de prendre un acte pour ériger les chefs traditionnels en juges de paix et transformer leurs goumiers en police rurale. Troisièmement, accorder aux chefs traditionnels la gestion des problèmes fonciers. Quatrièmement, prendre un acte pour leur accorder une immunité juridique pour les protéger contre les arrestations arbitraires. Cinquièmement, impliquer les chefs traditionnels dans la sensibilisation de la population sur les idéaux de la paix et de la cohabitation pacifique. Et sixièmement, modifier la loi organique numéro 0013, portant statuts et attributions des autorités coutumières et traditionnelles en vue de conférer le statut d’administrateurs aux sultans et chefs de cantons.
Les chefs coutumiers ont aussi appelé les Tchadiens de toutes les contrées du pays à considérer leurs diversités coutumières, traditionnelles, ethniques, tribales, linguistiques comme des atouts. Ils exhortent leurs compatriotes à s’unir dans la prière afin de bouter hors du Tchad les démons de la violence, de la division, de la haine, des rancœurs, du matérialisme, d’égoïsme et de la barbarie. Pour eux, les Tchadiens doivent véhiculer les messages de paix, de justice, d’unité, de spiritualité, d’amour, de pardon, de solidarité et du travail, seul gage du progrès du Tchad. « Il faut rechercher la voie de la sagesse dans toutes nos pensées et action pour un avenir radieux », conseillent-ils. Les autorités coutumière ont échangé sur le devenir du Tchad. Selon le président du présidium, M. Dokony Adiker, hier les chefs traditionnels étaient des simples auxiliaires et collaborateurs, mais aujourd’hui, ils sont des administrateurs. Cela montre combien ils jouent un rôle important dans la gestion administrative et coutumière du Tchad, se félicite-t-il.
Pour le chef Mbodou Mbami, l’un des chefs de Canton présents dans la salle, les chefs de cantons sont piétinés, mais ils doivent arracher leurs droits, « il faudrait qu’on soit bien préparé, car nous avons la vocation d’une institution et nous devons le démontrer par notre bonne organisation et dans une synergie d’action », dit-il.
Des médiateurs de premier plan…
M. Tamita Djidingar, président de l’association des Autorités coutumières et traditionnelles du Tchad AACTT, a rappelé les valeurs ancestrales.
Pour lui, les chefs traditionnels connaissent la population mieux que quiconque. « Vous êtes les médiateurs de premier plan et vous êtes capables d’assurer la cohabitation pacifique et la cohésion sociale. Vous avez fait une analyse critique du climat social et politique de l’heure. Vous avez aussi mené des débats francs avec des apports dignes de Vos Majestés. Vous avez la capacité de restaurer la paix durable dans nos villes et campagnes », déclare-t-il. Le chef Tamita Djidingar encourage ses collègues à continuer la sensibilisation auprès de leurs populations respectives condition sine qu’anone pour le développement.
Les autorités traditionnelles et coutumières du Tchad ont comme stratégie : l’écoute des Tchadiens dans leurs aspirations et leurs vœux pour leur pays. Les cadres indiqués disent-ils sont entre autres, les Églises, les Mosquées, les rencontres rurales, etc. « L’idéal, c’est d’aller au dialogue inclusif dans un esprit d’unité et comme un seul homme ».
Moyalbaye Nadjasna