Le conseil militaire de transition vient de nommer ce lundi, 26 avril, l'ancien Premier ministre, Pahimi Padacké Albert, à la tête du gouvernement de transition. En même temps, la coordination des Action Citoyennes dénommée «Wokit Tama», dénonce un coup d’État institutionnel de la junte et affirme que la France s’ingère dans les affaires internes du Tchad. Elle appelle à une manifestation pacifique. L’UST refuse de reprendre le travail, par contre, le SG de la CLLTT demande à tous les syndicats affiliés à la CLTT de reprendre cette semaine. Reportage.
L’ancien Premier ministre, Pahimi Padacké Albert, sera à la tête du gouvernement de transition. Il vient d’être nommé par le Conseil militaire de la transition (CMT). Padacké Albert, est arrivé deuxième avec 10,32%, lors des résultats provisoires de la présidentielle du 11 avril dernier. Il fut le candidat du parti Coq Blanc RNDT-Le-Réveil. Signalons que le CMT mis en place par la junte continue à faire l’objet des contestations des partis de l’opposition démocratique et de la société civile. Me Max Loalngar, est coordonnateur de la Coordination des actions citoyennes « Wokit Tama ». Dans un échange téléphonique ce matin, il affirme, « nous ne voulons pas du Conseil militaire de la transition. C’est illégal». Selon lui, leur coordination ainsi que l’ensemble de la société civile et l’opposition démocratique appellent à la manifestation pour dénoncer d’abord, le coup d’État institutionnel de la junte et dénoncer l’ingérence de la France dans les affaires internes du Tchad. Pour lui, la constitution a prévu tout ce qu’il faut faire en cas vacance de pouvoir. D’après lui, le contraire s’appelle coup d’État institutionnel. « Demains très tôt, nous serons dans les rues. Vous nous trouverez partout dans les rues de la capitale. Ce, pour appeler au retour à l’ordre constitutionnel», indique-t-il.
Me Max Loalngar, réitère que le Tchad est un pays libre, indépendant et souverain. La France doit cesser de s’ingérer continuellement dans les affaires du Tchad. L’ère de la colonisation est révolue, les tchadiens sont assez mûrs pour conduire leur destinée. Il n’y a rien de compliquer, c’est très simple de gérer cette affaire, dit-il. Ce que la France aurait dû faire signifie-t-il, c’est de ne pas prendre acte, mais d’appeler la junte au retour à l’ordre constitutionnel.
Les centrales syndicales divergent…
La confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT), a appelé ses membres à reprendre le travail cette semaine. La semaine dernière, le gouverneur de la ville de N’Djamena a demandé aux travailleurs du secteur public et privé de reprendre avec le travail. Mais l’Union des travailleurs du Tchad (UST) s’est réunie le mercredi, 21 avril dans son bureau exécutif pour examiner la situation sociopolitique. Le bureau exécutif dit rejeter la transition assurée par les militaires. Elle a demandé aux travailleurs d'observer un arrêt de travail jusqu'à ce que la situation soit clarifiée.
Son secrétaire général, Gounoung Vaima Gan-faré appelle à un dialogue inclusif de tous les Tchadiens de l'intérieur, de l'extérieur et les politico-militaires pour une solution au problème de la paix au Tchad. Il demande que l'ordre constitutionnel soit rétabli avec une transition dirigée par un civil.
Moyalbaye Nadjasna