En moins de 2 semaines 30.785 jeunes Tchadiens diplômés sans-emploi sont déjà recensés entre 2 et 13 août sur l’ensemble du territoire national. Selon la plateforme des diplômés sans emploi, l’opération se poursuit jusqu’au 16 août. Reportage.
En moins de 2 semaines, 30785 jeunes diplômés sans-emploi ont été recensés, 14785 à N'Djamena et 16000 dans les provinces. C’est le bilan de dix jours du recensement initié par la plateforme des diplômés en instance d'intégration. Très nombreux, la cour de la Bourse de travail, lieu du recensement à N’Djamena, capitale tchadienne ne les contient pas. Depuis, le 2 août date du lancement de ce recensement, c’est une marée des diplômés, très tôt le matin éparpillés dans les rangs, attendent impatiemment à être recensés. C’est le 10e jour et il ne reste que 6 jours. Ce vendredi est une journée différente des précédentes, le recensement est suspendu à 11h pour cause de désordre selon l'un des coordonnateurs, M. Alain Djitébaye. Selon lui, le but de ce recensement est de connaître le nombre à peu près exact des diplômés sans emploi et voir dans quelle mesure proposée pour assurer leur insertion sociale. « Nous avons eu des pourparlers avec le gouvernement, les partenaires internationaux tels que les ambassades et les organismes qui sont implantés ici au Tchad sur le recrutement. Nous sommes parvenus à un compromis et c'est une raison pour laquelle nous créons un fichier qui va permettre de gérer les dossiers de tous les diplômés sans emploi » explique-t-il.
C'est une foule immense, les uns après les autres, chacun avec son enveloppe à la main. La file des chômeurs commence depuis le parking du marché à mil à côté de la Bourse de travail. Dans la cour, c'est un désordre total, avec des brouhahas, des murmures. Tout le monde a répondu présent. Femmes enceintes, jeunes et parents, tous se bousculent pour réclamer une place. La fatigue se lit dans les yeux.
Pour éviter les bousculades, certains s’organisent et collectent les dossiers. Une méthode non appréciée des autres camarades. Remadji Ngbaroum, 26 ans est diplômée en éducation depuis 2012, elle ne comprend pas trop le but du recensement. « Je ne sais pas pourquoi la plateforme a initié ce recensement, mais je crois que c'est quelque chose de bien. On espère avoir un travail. Je déplore surtout ce désordre », dit-elle. Malboutou Ali est arrivé depuis 4h du matin, mais il n'a pas encore déposé. « Je suis fatigué et je ne sais pas si je pourrais déposer aujourd'hui. Nous sommes très mal organisés et d'ailleurs je ne connais même pas le but. J'ai fini en science biologique depuis 2014 et je traîne avec mon diplôme. Je crois qu'avec cette plateforme, la chance me sourira ». Certains parents curieux sont venus soutenir leurs enfants. C'est le cas de Dénélé Julie, agent municipal de son état. « Mes enfants m'ont appris la nouvelle et disent qu'ils venaient aujourd'hui. Je les ai suivis pour vérifier l’exactitude de l’information. Ma crainte est qu'ils ne puissent pas avoir la chance de déposer. C'est du désordre avec ce nombre », lance-t-elle.
Les responsables promettent se rencontrer pour voir dans quelle mesure il faut proroger le recenser qui va prendre fin d’ici le 16 août 2021 comme prévu. Le coordonnateur Alain Djitébaye estime qu’il serait possible que la date soit avancée afin de donner la chance à tous.
Koumassen Juste
Orthom L’Or