La plate-forme des organisations de la société civile Wakit Tama et certains membres de l’opposition démocratique ont organisé ce samedi 7 août une marche pour demander le départ du CMT et la réécriture de la charte de la transition pouvant conduire à des élections démocratiques, libres et transparentes. Plusieurs milliers de manifestants ont répondu à l’appel de la plate-forme dans une ambiance joyeuse. Reportage
C’est sous un soleil clément que plusieurs milliers de manifestants ont répondu à l’appel de la plate-forme des organisations de la société civile, Wakit Tama et quelques membres de l’opposition démocratique pour dire non au Conseil Militaire de la Transition (CMT) et pour exiger la réécriture de la charte de la transition qui devrait permettre d’organiser d’ici moins de 18 mois les élections démocratiques, libres et transparentes. Minus de pancartes, de banderoles, de tambours et de sifflets que plusieurs manifestants de différentes couches sociales se sont rendus au rond Hamama, avenue Président François Ngarta Tombalbaye, située au quartier Djari, en face du Ministère de la Santé publique, dans le 8e arrondissement de la commune de N’Djamena.
À 8 heures, l’ambiance était bon-enfant. En attendant les consignes des organisateurs de la marche pacifique, les manifestants chantent, sifflent et dansent. Sur les pancartes, l’on écrit, non au CMT, non à la dévolution du pouvoir monarchique, non à la France et plusieurs autres revendications sont aussi inscrites. Vers 8 heures 20 min, les organisateurs se concertent et donnent des consignes aux marcheurs. Les jeunes marcheurs forment un cordon de sécurité pour encadrer la marche pacifique. À 8 heures et 30 min, ils entament l’hymne national la Tchadienne et quittent le lieu de rassemblement sous le contrôle de plusieurs agents de sécurité publique pour le palais du 15 janvier.
Main dans la main, plusieurs jeunes manifestants issus de différentes couches de la société civile, des organisations des jeunes, des diplômés sans emploi, les associations des personnes handicapées, l’association des victimes du régime du président Hissein Habré, l’association des retraités du Tchad et autres entités ont entonné plusieurs chants improvisés pour se rendre à l’esplanade du palais du 15 janvier. Ces marcheurs se sont arrêtés plusieurs fois pour lancer des messages aux riverains de ne plus avoir peur et de sortir massivement pour revendiquer leurs droits. Ils dénoncent aussi l’ingérence de la France dans la transition actuelle. La marche qui a duré plus de deux heures d’horloge s’est déroulée sans effusion de sang. Sur le plan sécuritaire, il faut noter que les agents de la sécurité publique ont fait preuve de professionnalisme irréprochable. Ces derniers ont quadrillé l’itinéraire de la marche, en se mettant devant et derrière les manifestants. Cette deuxième marche pacifique autorisée sous la gouvernance du CMT est suivie avec beaucoup d’attention par la communauté internationale et plusieurs associations des défenseurs des droits humains. C’est aussi la première marche pacifique autorisée, qui a vu la présence des observateurs des Nations Unies et les représentants de l’Union africaine.
Jules Doukoundjé