Les pluies diluviennes qui se sont abattues ces derniers jours sur la capitale tchadienne ont font d’énormes dégâts dans certains arrondissements. A Dingangali 1, quartier sud, situé dans le 9e arrondissement, les habitants sont à pied d’œuvre pour évacuer les eaux de pluie. Reportage.
Les habitants de certains arrondissements de la capitale tchadienne, N’Djamena, n’arrivent plus à dormir, à cause des pluies qui se sont abattues ces derniers jours. Au quartier Dingangali 1, situé dans la commune du 9e arrondissement, les habitants ont passé la nuit debout pour évacuer les eaux des pluies. Pour faire face à cette situation, ils sont contraints d’ouvrir un passage sur le canal pour évacuer les eaux. Pour Dounia Alexandre Tandoka riverain de la digue, la digue a été construite d’une manière précipitée. M. Tandoka estime que les autorités devraient, en principe, consulter la communauté locale, avant d’ajouter que c’est elle qui vit la situation. Et c’est elle qui devait donner des orientations à l’équipe technique qui a construit la digue, mais cela n’a pas été fait. Selon lui, en construisant la digue, les ingénieurs devraient ouvrir des vannes et mettre les buses pour permettre à l’eau de circuler, mais ils n’ont pas fait.
Pour avoir ouvert la vanne, le dimanche dernier, les habitants de Dingangali 1, victimes des inondations ont eu de violents échanges avec l’entreprise qui a construit la digue. « Nous n’avons pas besoin qu’un ministre signe une décision, alors que nos familles sont dans l’eau », explique-t-il. Il a noté par ailleurs que chacun a sa responsabilité et qu’il est de la responsabilité et de l’État de construire les infrastructures pour évacuer l’eau. « Nous ne demandons pas une assistance, nous demandons à la mairie d’assumer ses responsabilités et nous allons appuyer celle-ci à faire son travail », précise-t-il. Pour Bintou Simondih, mère célibataire, chaque année, les habitants de Dingangali, surtout ceux qui habitent aux abords de la digue souffrent des inondations. Selon elle, le gouvernement leur a promis la construction des canaux d’évacuation digne de ce nom, mais c’est resté sans suite. « Je vis seule avec mes enfants et quand l’eau est entrée dans notre chambre, je suis obligée d’aller réveiller les voisins à 1 heure du matin pour aller ouvrir la vanne ».
Les inondations dans le quartier Dingangali ont empêché plusieurs débrouillards de vaquer à leurs occupations. C’est le cas du jeune forgeron qui a vu son atelier de fabrication de seau inondé par les eaux de pluie. Pour Dingamadji Maturin, il faut régler définitivement ce problème qui empêche les habitants de ce quartier de se débrouiller pendant la saison des pluies.
La commune du 9e arrondissement manque d’infrastructures et de moyens matériels et financiers pour faire face à des catastrophes naturelles telles que les inondations. L’année dernière, la quasi-totalité des habitants de Dingangali, Walia et Gardolé ont été contraints de quitter leurs habitations pour cause de débordement des eaux fluviales. Cette inondation causée par le relâchement de la digue construite par l’État pour contenir les eaux du Chari et du Logone a fait d’énormes dégâts matériels.
Jules Doukoundjé