Depuis l’annonce de la vente des actifs de la société pétrolière Exxon Mobil à une jeune société britannique dénommée Savannah Energy, le torchon brûle entre cette société et ses employés. D’un côté, les employés revendiquent leurs droits. L’autre camp dit que ces revendications sont illégitimes. Ialtchad presse s’est rapproché du secrétaire général du Syndicat national du secteur pétrolier du Tchad, (PETROSYNAT). Reportage.
Restitution intégrale du plan épargne retraite, prime de séparation, régulation des droits sociaux, plan médical, remboursement des soldes de crédits des employés, convention sanitaire pour les retraites, constituent les nerfs de guerre entre employés et employeur de la société pétrolière Exxon Mobil.
Selon le secrétaire général du Syndicat national du secteur pétrolier du Tchad, (PETROSYNAT), Noubaïssem Christian, le conflit entre Exxon Mobil et ses employés est né suite à la déclaration de la présidente directrice générale d’Exxon Mobil. Elle voulait vendre les actifs de l’entreprise à une autre société pétrolière britannique Savannah Energy. Pour lui, les délégués du personnel d’Esso Tchad pendant la négociation en janvier et mars dernier ont évoqué ce problème de vente des actifs d’Exxon Mobil, mais la présidente directrice générale d’Esso a opposé un refus catégorique. Elle argumente que cette rumeur du rachat des actifs d’Exxon Mobil n’est pas du tout vrai et que la société pétrolière Exxon Mobil va rester au Tchad jusqu’en 2050. « Subitement, en mars dernier, ils ont signé la convention ce juin. Elle a annoncé que l’entreprise Esso Tchad allait vendre ses actifs. Donc, pour le personnel, cela veut dire qu’il y a du flou. Cette situation a créé une psychose, une opacité sur cette vente. C’est ce qui a mécontenté les employés d’Exxon Mobil à revendiquer leurs droits avant que cette entreprise ne soit rachetée », relate-t-il. D’après le SG du PETROSYNAT, les délégués ont dans un premier temps, rapporté au PETROSYNAT que c’est une information qui a été donnée par la présidente directrice générale d’Esso Tchad. Ils ont écrit dit-il, pour demander une rencontre avec la direction générale de la société pétrolière Exxon Mobil. « C’est ce qui a été fait. Ils ont eu des rencontres successives avec l’administration et c’est au cours de ces rencontres qu’ils ont eu à poser leurs revendications entre autres le paiement de leur épargne de retraite, le plan de retraite, le plan médical, etc. », explique Noubaïssem Christian. Le secrétaire général du PETROSYNAT rajoute que la présidente directrice générale Exxon Mobil de son côté, a refusé ces revendications en jugeant qu’elle qualifie d’illégitimes. Après le refus délibéré de la présidente directrice générale, les délégués ont saisi le ministre du Pétrole et celui de fonction publique par une correspondance, a-t-il informé. « Ils ont été reçus, mais rien de clair n’est sorti de ces rencontres. Les ministres leur ont rassuré que le gouvernement va suivre les négociations et jusqu’à présent, la direction d’Exxon Mobil est restée sur sa décision. C’est pourquoi les employés sont obligés d’entrer en grève. Même pas plus tard qu’hier, le Premier ministre de la Transition, Pahimi Padacké Albert leur a reçu, on attend les propositions ainsi le résultat », dit-il.
Exxon Mobil doit clarifier la situation des employés avant un éventuel départ…
Noubaïssem Christian souligne que la présidente directrice générale d’Exxon Mobil avait écrit au ministre de la Fonction publique pour demander son avis à une réquisition. La note de réquisition de la présidente directrice générale évoquant que le secteur pétrolier est très sensible, mais c’est d’abord le droit des travailleurs d’aller en grève, précise-t-il.
Pour lui, cette décision inopportune est une entorse aux textes de la République. Jusqu’à ce jour, les travailleurs sont restés dans leur position. Personne n’a repris le travail. « Je ne sais pas quel est le contrat qui lie Exxon Mobil à l’État et aux autres consortiums d’exploitation. En principe lorsqu’une entreprise vend ses actions à une autre, le code de travail exige qu’elle puisse transférer ses employés à la nouvelle entreprise qui prend les rênes de l’exercice », note-t-il. Cependant, déclare-t-il, le cas d’Exxon Mobil, « nous inquiète parce que c’est Esso qui avait signé avec ses employés. »
Il indique que le PETROSYNAT craint que cette convention ne sera pas être respectée par la nouvelle entreprise puisque ce n’est pas elle qui l’a signée. « Nous voulons que la situation soit clarifiée avant que la société pétrolière Exxon Mobil ne quitte le pays », conclut-il.
Il faut noter que les employés de la société pétrolière Exxon Mobil sont entrés en grève le vendredi 25 juin 2021.
Allarassem Djimrangar