La marche du mercredi 28 a foiré

Avr 29, 2021

La coordination des actions citoyennes a encore appelé à une marche ce mercredi. Sur le terrain, la peur semble avoir gagné les manifestants. Reportage.

La capitale tchadienne, N’Djamena ne s’est pas réveillé comme hier, 27 avril, où une gigantesque manifestation a secoué la ville. Ce mercredi 28 avril, bien que la coordination des actions citoyennes et des partis politiques a encore appelé à manifester, la ville est calme. L’appel ne semble pas avoir été suivi.

Dans les quartiers Atrone, Gassi, Paris-Congo, Sabangali, Walia, une accalmie relative règne. Pas de manifestants sur les voies publiques. Aucune perturbation de la circulation. Moins encore des pneus brûlés. L’heure est au bilan et au repos, nous confient certaines personnes qui ont manifesté la veille. D’autres, à Walia par exemple, nous confient que la police a occupé les axes stratégiques très tôt, les empêchant de manifester. D’autres encore ont en mémoire la brutalité policière lors de la marche précédente. La peur semble avoir gagné du terrain.

Sur le terrain, il n’y a que la présence policière et militaire. Par endroit, ils sont positionnés. À Atrone, la police antiémeute a positionné deux camions chauffe-eau sur l’axe Foullah. À côté, des pick-up avec les policiers sont prêts à intervenir. Un peu vers l’axe du centre de santé d’Atrone, un véhicule rempli de militaires, chicotte en main, fait la patrouille. Sous le viaduc de Chagoua, des véhicules de la gendarmerie et de la police sont stationnés. Pendant ce temps, des agents de la police municipale sont mobilisés pour faire la chasse aux pneus dans la ville. À notre présence, 5 véhicules remplis de pneus roulent en direction de la mairie centrale. Des agents de l’Agence nationale de sécurité (ANS), en civil et à moto, sillonnent les quartiers sud guettant un probable foyer de manifestation.

Cette marche, la deuxième de l’ère de transition, a pour objectif la dénonciation de la transition militaire et l’ingérence de la France dans les affaires internes du Tchad. La première, organisée le 27 avril, a été réprimée. Les organisateurs évoquent un bilan de 15 morts alors que les autorités ne parlent que de 5 morts. La coordination des actions citoyennes dit ne pas baisser les bras. Elle promet d’organiser d’autres grandes manifestations jusqu’à la dissolution du conseil militaire de transition.

Christian Allahadjim
Adam Oumar Adam

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