La Hama a, par décision, rappelé à l’ordre la direction de l’Onama pour violation des règles encadrant la couverture de la campagne électorale.
C’est le premier avertissement de l’organe régulateur dans le cadre de la couverture médiatique de la campagne électorale. Et l’organe visé n’est pas n’importe lequel. L’Office national des médias et de l’audiovisuel (Onama), un regroupement des médias d’État.
En fait, la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama) reproche à l’Onama de faire la propagande du candidat de l’alliance consensus Idriss Déby Itno, par ailleurs président de la République. Pour preuve, la Hama cite les comptes-rendus diffusés aux journaux télévisés du 11 et 12 mars.
Ces comptes rendus ont porté sur la cérémonie de remise des chèques d’un philanthrope aux jeunes entrepreneurs, sur la visite des chantiers du gouverneur de la province de Guerra, sur la rencontre des cadres du MPS du Chari-Baguirmi, sur le point de presse du chef de mission de la campagne du MPS de la Tandjilé ainsi que la déclaration du parti Alnassour. Le 12 mars 2021, l’Onama récidive en diffusant les comptes rendus sur l’érection en commune du village Wargala dans la sous-préfecture de l’Ennedi, et sur le lancement des travaux de bitumage de l’axe Diguel-Angabo dans le 8e et 10e arrondissement de N’Djamena.
Vu ces griefs, la Hama conclut que l’Onama a violé l’article 18 de la décision portant respect des principes d’équité, de pluralisme et d’équilibre de l’information par les médias publics et privés pendant la période de la campagne électorale pour la présidentielle d’avril 2021. Ledit article dispose que : « Sont interdites pendant la période de la campagne la programmation et la diffusion et/ou publication par les médias publics et privés des manifestations publiques, des cérémonies solennelles, de tournées, de cérémonies officielles d’inauguration ou de remise de dons organisées par des personnalités publiques, des chefs de partis, militants de partis et/ou candidats, des associations ou ONG dont les activités sont susceptibles d’être assimilées à de la propagande électorale. »
En décidant de rappeler à l’ordre l’Onama sous peine de sanction, la Hama dit agir conformément à l’article 10 de la loi portant ratification de l’Ordonnance portant attributions, organisation et fonctionnement de la Hama.
Par cette décision, l’Onama est le premier organe à être dans le viseur de la Hama dans ce contexte électoral.
Christian Allahdjim