Les médias privés menacent de se retirer de la couverture de la campagne électorale. En cause, le manque d’un accompagnement de la part du gouvernement. Gambaye Armand Djegoltar donne des précisions.
Le communiqué date du 14 mars. Dans ce communiqué, le consortium des télévisions privées, l’union des radios privées et le patronat de la presse menacent de se « retirer purement et simplement de la couverture médiatique de la campagne électorale ». Raisons évoquées : le manque d’un appui quelconque aux médias pendant cette période et le non-versement du fonds d’aide à la presse depuis des années.
Ce lundi 15 mars, Gambaye Armand Djegoltar, point focal de ce regroupement, a fait des précisions sur leurs points de revendication et a donné un premier aperçu des démarches menées.
Le fonds d’aide à la presse, a tenu a rappelé le point focal, est une résolution de la conférence nationale souveraine de 1993. « Au sortir de cette conférence, il a été décidé de donner un souffle nouveau à la presse. D’où le fonds d’aide à la presse comme subvention de l’État », a-t-il fait mention. Malheureusement, souligne Gambaye Armand, ce fonds n’a pas été versé aux bénéficiaires depuis quelques années. Malgré cela « nous avons continué à fonctionner à nos manières », poursuit-il.
Sur la question d’appui aux médias en cette période électorale, Gambaye Armand souligne que la couverture de la campagne électorale nécessite des moyens colossaux. Et que laisser les médias pour compte est absolument grave. Plus grave, dit le point focal, il y a une ségrégation qui se pratique. « Nous ne pouvons pas accepter qu’un média encaisse 120 millions, un autre 60 millions et même pas un 10 000f à une radio qui est plus proche de la population », peste-t-il.
Autres précisions, le point focal de ce regroupement reconnaît que leur cri de cœur ne s’adresse pas à la Hama, mais plutôt au président de la République. « Nous avons choisi délibérément de nous adresser au président de la République estimant que la situation nécessite une réaction urgente », précise-t-il. Sur la période choisie pour brandir des revendications, Gambaye Armand trouve que l’événement vaut la mesure. « Il est question de prendre des dispositions avant et non après la campagne », justifie-t-il. Le point focal balaie d’un revers de main l’idée de boycott de la campagne électorale. « Nous n’avons pas l’intention de boycotter, mais si nous n’avons pas les moyens nous ne pouvons faire autrement », se défend-il.
L’ultimatum de 48 heures accordé aux autorités de satisfaire les différentes revendications court jusqu’au 16 mars. Et là déjà, les choses bougent dans le bon sens selon Gambaye Armand. « Des contacts ont établi avec les responsables de la Hama. Et ces contacts disent que des démarches sont en cours et que très rapidement les fonds seront débloqués », communique Gambaye Armand.
Les médias sont certes des entreprises. Même s’ils ont à perdre en se retirant de la couverture de la campagne électorale, Gambaye Armand affirme que revendiquer un droit est un devoir. « Les médias sont des entreprises. C’est absolument vrai et clair. Mais n’empêche de réclamer un droit qui est légalement accordé pour le développement de la presse ».
Christian Allahadjim