La CENI vient d’annoncer le début de la campagne présidentielle d’avril 2021. Ialtchad allé au siège du parti, Union pour le Renouveau et la Démocratie (URD) organisée en une plateforme dénommée Alternance 21. Reportage.
Il était 10 heures passées au Siège national de l’Union pour le Renouveau et la Démocratie (URD). À l’intérieur du siège comme à l’extérieur, c’est le calme plat. Quelques militants et militantes tiennent des conversations amicales qui ressemblent fort bien à des échanges des personnes qui tentent de chasser l’ennui. M. Oumar Ibn Daoud, Directeur de campagne de la plateforme URD-Alternance 21 nous accueille. Notre première question fuse. Quand commence la campagne de l’URD ? « On est à pieds d’œuvre en train de faire le paquetage et multiplier les spécimens des affiches que la CENI a mis à notre disposition. Nous allons faire l’inventaire pour voir si ça peut couvrir nos besoins dans nos zones d’action. »
Selon lui, chaque candidat à sa manière de s’organiser, l’URD va commencer sa campagne d’ici le 15 mars à N’Djamena. Il explique que leur formation politique va au-delà de l’URD, c’est une plateforme dénommée « Alternance 21 » composée de 10 partis politiques. « Elle est encore ouverte à d’autres formations politiques qui voudront nous rejoindre », dit-il. Pour lui, un parti politique va aux élections sur la base de ses structures. Et celles de l’URD sont déjà activées pour battre campagne. Maintenant, c’est de mettre en synergie les actions avant de lancer la campagne, précise Oumar Ibn Daoud.
« Déraciner un vieil arbre de 30 ans nécessite une synergie d’action »
Pour lui, il ne suffit pas de créer des bureaux de soutien, mais il faut les animer à hauteur de l’évènement. C’est à la population d’adhérer à un programme politique. Et aussi à elle de se constituer en bureau de soutien. « Nous les visitons et enregistrons tout simplement à partir du moment où le peuple déclare, nous voulons adhérer à votre vision, au niveau d’un carré, quartier voire une concession », indique-t-il. Bref, relève le directeur, l’aspiration ne peut venir que des citoyens eux-mêmes. « Alternance 21, veut déraciner un vieil arbre de 30 ans. Les efforts doivent venir de partout, de chaque tchadien épris qui veut du changement ».
Le Directeur de campagne de la plateforme Alternance 21, estime pour sa part que, la situation que nous traversons aujourd’hui est connue de tout le monde. Tous les secteurs de notre pays sont affectés, dit-il. Pour esquisser leur programme social, M. Oumar Ibn Daoud indique que la paix est sérieusement mise à mal. Aussi, dit-il, le peuple tchadien n’a plus confiance à l’État, mais plutôt à sa communauté. « La protection du peuple et de chaque individu où qu’il se trouve est du domaine régalien de l’État et non des communautés ».
L’éducation a un sérieux problème, fait-il remarquer. À la base explique-t-il, les villages sont abandonnés et les écoles fonctionnent avec une catégorie d’enseignants appelés maîtres communautaires. Pour lui, la liste est longue, « je n’ai cité que quelques exemples. Les problèmes du pays, nous allons nous y atteler ».
Moyalbaye Nadjasna