jeudi 28 mars 2024

Justice : les manifestants du 6 février sous mandat de dépôt

Fév 13, 2021

Au moins 14 personnes arrêtées suite de la marche du parti Les Transformateurs le 06 février dernier, placées en garde à vue, ont été déférées en Justice sur instruction du parquet. Ialtchad Presse a rencontré quelques responsables politiques des Transformateurs et l’avocat des prévenus. Reportage.

Officiellement, elles sont 14 prévenues à être déferrées en Justice ce lundi 8 février. Sur les antennes de Radio, FM-Liberté, le porte-parole de la police nationale Paul Manga, a soutenu que la marche a été interdite par les autorités publiques. La police a appliqué la décision d’interdiction en arrêtant 14 personnes pour « trouble à l’ordre public, atteinte à l’intégrité physique des agents et destruction des biens publics ». Selon lui, la police les met à la disposition du procureur de la République pour la poursuite des procédures. Selon Adam Mahamat Zène, 5ème substitut, les 14 personnes répondront de leurs actes devant la justice.

Pour le vice-président du parti les Transformateurs M. Moustapha Mahamat Masri, c’est une marche du peuple qui est pacifique. Et c’est droit inscrit dans la constitution tchadienne et des instruments internationaux. Selon lui, l’objectif est de réclamer : justice, équité, inclusion et alternance. « L’idéal aurait été que la police encadre cette marche. Si elle le faisait, on ne serait pas là où on est aujourd’hui. Le parti les Transformateurs ont toujours été pacifistes, nous prônons la paix, le dialogue et nous y tenons », explique-t-il.  Nous ne sommes pas dans un concept de bras de fer absolu, nous suivons juste la constitution, répète-t-il. En outre, il déplore que la police, censée encadrer la marche, la disperse en utilisant une force disproportionnée face à des citoyens qui marchaient pacifiquement. « La marche était pacifique et j’y insiste. Elle a été pacifique jusqu’à la fin. Notre exigence pour le moment est la libération absolue de tous nos camarades arrêtés. Bien qu’ils soient déferrés, la justice tiendra compte que c’est une marche pacifique, un acquis constitutionnel »

Selon le vice-président, Succès Masra, président des Transformateurs et certains militants, sont dans une zone de droit. Ils ont été accueillis avec humanité par les officiers de l’Ambassade des États-Unis. « Ils sont en sécurité à l’ambassade des États-Unis ».

Selon l’avocat des prévenus, Me Kagonbé Alain, il viendra, le moment démontrer devant le tribunal l’égalité ou l’illégalité de la marche pacifique organisée par mes clients. Pour lui, l’article 28 de la constitution est du côté des manifestants. « Ce qui s’est passé au palais de justice est inédit. C’était un numéro de cirque qui est joué. C’est flagrant. Tout a été préparé pour déférer les prévenus à la maison d’arrêt », dit-il. Selon l’avocat, les prévenus n’étaient même pas auditionnés par le procureur que les gendarmes avaient le dossier et remplissaient déjà les mandats de dépôt. En principe dit-il, « le procureur chargé du dossier devrait d’abord les auditionner et qualifier le dossier. Ce qui s’est passé est une grosse honte, un coup porté à la démocratie », déplore Me Kagonbé Alain.

L’audience publique aura lieu d’ici au 15 février au Palais de Justice de N’Djamena.

Moyalbaye Nadjasna

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