Dans chaque coin des rues de la capitale tchadienne, N’Djamena, les panneaux de signalisation avec de différents signaux en écritures et en dessins pullulent. Mais le respect de ces panneaux est loin d’être observé. Reportage
A N’Djamena, les panneaux de signalisation routiers ne manquent pas. Mais leurs respects démontrent le contraire. Lors des déplacements, les usagers croisent des panneaux de signalisation routiers sans lire ni comprendre l’information indiquée. Pourtant, ces panneaux de signalisation comportent des dessins et même des écritures. Ils ont chacun un sens : avertir, d’informer et signaler. Chaque panneau à sa particularité et son sens.
Les exemples démontrant l’incompréhension des conducteurs sont légion dans la capitale. Un tour devant les établissements scolaires aux heures de sortie de classe suffit de confirmer. Bien qu’il y ait des panneaux qui indiquent la présence d’une école, les surveillants sont obligés de réglementer la circulation à la sortie des classes pour permettre aux élèves de traverser. Pire le passage piéton est ignoré par les conducteurs aux différents carrefours. Alors que le passage clouté figure à grands traits sur l’asphalte.
Pour le directeur d’une auto-école, Betoïnan Richard, les automobilistes et les motocyclistes ne comprennent pas ce qui est écrit sur ces panneaux routiers. Ils ne font pas même un effort pour cela. Selon lui, cela s’explique par le fait que la majorité des conducteurs ne sont pas sortis des auto-écoles. Et n’ont, peut-être, même pas leurs permis de conduire. Portant, « chaque panneau informe, à l’aide d’un symbole, les usagers de la nature du danger, de l’obstacle ou de la zone à risque rencontré », souligne-t-il.
Contrairement aux autres panneaux d’indication ou d’obligation, les panneaux de forme triangulaire aux bordures rouges prévoient les dangers imminents. Mais si l’intérieur du panneau est jaune, il s’agit toujours d’un panneau de danger, mais un danger temporaire. La présence de ces panneaux impose aux conducteurs une vigilance toute particulière, et surtout d'adapter leur conduite à la situation.
Le nombre croissant accidents à N’Djamena sont en grande partie le résultat du non-respect du Code de la route. « Normalement, les conducteurs doivent respecter la distance de sécurité qui varie selon les véhicules et la limitation de vitesse indiquée sur les panneaux. Malheureusement les usagers roulent sans tenir compte de ces règles », déplore Betoinan Richard.
« Dans les villes, les panneaux triangulaires sont placés à 50 mètres du danger. Cela permet aux usagers de disposer d’un délai de 3 secondes, s’ils circulent à 50 km/h, avant d’être confrontés au danger. Dans certains cas, le panneau peut être disposé à 20 mètres, dans d’autres, à 70 mètres du danger et il faudra donc réduire sa vitesse pour anticiper au mieux la situation. Mais en dehors des villes, ils sont placés à 150 mètres du danger », explique-t-il.
Les conducteurs doivent pouvoir anticiper suffisamment le danger pour ralentir, s’arrêter ou contourner l’obstacle et éviter l’accident. Les panneaux de danger peuvent être combinés avec des panonceaux. Cependant, lorsqu’un panonceau est placé entre 2 panneaux, il se réfère seulement au panneau du dessus, alors que le panneau du dessous est indépendant. Pour Betoïnan Richard, la vigilance doit être de mise. « Les usagers doivent redoubler de vigilance et respecter les règles définies dans le Code de la route afin de circuler en toute sécurité », conseille-t-il.
Djilel-tong Djimrangué