Le 2e forum national inclusif démarre ses travaux ce 29 octobre. L’Union des syndicats du Tchad (UST) refuse pas participer à ce forum. Il le qualifie de vide. Tandis que la Confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT) y participe pour dit son leader « apporter des critiques positives ». Reportage
Deux ans après le premier forum national inclusif tenu en 2018, le second forum démarre ce jeudi 29 pour clore le 31 octobre. Les partis politiques et les acteurs de la société civile sont attendus pour une seconde fois à ce rendez-vous pour disent les organisateurs évaluer les résultats du forum passé. L’union des syndicats du Tchad (UST) refuse de participer à ce 2e forum. C’était au cours d’un point de presse tenu, le mardi 27 octobre, par son Secrétaire Général GOUNOUNG VAIMA GAN-FARE à la Bourse de travail. Dans sa déclaration, le Secrétaire Général de l’UST, relève que le Gouvernement doit plutôt se concentrer à régler les problèmes vitaux des Tchadiens, « la mauvaise gouvernance s’est accentuée. Elle est marquée par la déliquescence de l’administration entre les mains des proches du Président de la République. »
Selon l’UST, la corruption, le pillage des fonds publics, l’instrumentalisation de la justice n’ont fait que s’amplifier aux dépens des citoyens ordinaires. Les problèmes économiques se sont aggravés par l’accaparement des entreprises privées et parapubliques par des « intouchables ». Ils ne sont soumis à aucune contrainte fiscale. Ils sont responsables de la faiblesse des recettes de l’État. Et le forum n’apportera aucune solution à ces problèmes cruciaux.
Pour GOUNOUNG VAIMA GAN-FARE ce 2e forum est une opération politique de diversion, « il vise à faire occulter la faillite du régime qui navigue à vue depuis trente (30) ans ». Il ne propose rien face à la crise sociale et politique dans laquelle le pays s’enfonce de plus en plus. Toujours selon le SG, l’UST et d’autres ont proposé des pistes qui sont entre autres, la pétition de 2012, le mémorandum de 2015, le manifeste « ça suffit » de 2016, la déclaration solennelle de Genève de 2018, mais le pouvoir n’a pas tenu compte. Toutes ces raisons font que l’UST ne participera pas à ce forum. « Participer c’est légitimer ce qui n’apportera aucun résultat profitable aux couches populaires », dit M. GAN-FARE.
Corriger les erreurs du passé
C’est un autre son de cloche du côté de la confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT). Elle accepte de participer au 2e forum national, « nous allons participer pour proposer des solutions », a dit son secrétaire général, Brahim Ben SAID NOH. Pour lui, certaines résolutions du 1er forum n’étaient pas salutaires pour les syndicats parce que beaucoup de travailleurs ont perdu leurs emplois. C’était dû à la suppression des institutions telles que la primature qui employait plus de 500 salariés, la cour de compte, la médiateur nationale, la cour constitutionnelle dit le secrétaire de la CLTT. « En politique on fait des erreurs, comme partout d’ailleurs. Mais si on constate ces erreurs, il faut les corriger. Et c’est cela qui fait grandir », estimé Brahim Ben SAID. Il faut s’asseoir et voir qu’est-ce qu’on peut faire ? Qu’est-ce qu’on peut corriger ? « Je pense qu’il faut venir au forum. Il faut faire ses propositions mêmes si elles ne sont pas prises en compte, on les aurait au moins exprimés pour l’histoire », insiste M. Ben Saïd. La CLTT estime que les Tchadiens doivent profiter de l’accalmie pour dialoguer et parler de leurs défauts les uns les autres.
Brahim Ben SAID estime pour sa part que pour un État comme le Tchad si on n’a pas un premier ministre, les choses sont difficiles et toutes les charges vont peser sur la Présidence de la République. Donc il est temps de s’arrêter pour voir si les changements apportés par l’ancien forum sont positifs ou négatifs. Par exemple, explique-t-il, la réhabilitation de la Cour de Compte est une exigence de la CEMAC et le problème de serment confessionnel mal vu. Il y a de choses à revoir avec les autres et un forum est l’endroit idéal. « Ce n’est pas mauvais un forum. Je pense qu’il faut parler avec les autres. Il faut vider son sac et voir qu’est-ce qu’on va nous proposer au lieu de subir ce qui se fait de l’autre côté », affirme le secrétaire de la CLTT. »
Pour leurs attentes, Brahim Ben SAID dit que le syndicat souhaite que des institutions soient créées afin de récupérer les 1000 personnes qui ont perdu leurs emplois. « Notre intérêt est celui des travailleurs, car la plupart de ceux qui ont perdu leur travail sont des jeunes. Une jeunesse sans emploi est une bombe à retardement. Il faut dire que notre richesse c’est que le jeune tchadien est conscient et calme. Le Tchad appartient à tout le monde, c’est une richesse commune et nous devons être présents en dialoguant sans tabou », a-t-il conclut.
Djilel-Tong Djimrangué Aimé
Moyalbaye Nadjasna