dimanche 24 novembre 2024

L’homme : MISKINE Idriss

Written by  Jan 28, 2004

Il y’a 20 ans, disparaissait feu Idriss MISKINE (Que Dieu l’ait en sa sainte miséricorde). Nous avions voulu matérialiser cette commémoration par la parution d’un ouvrage intitulé
 « Vie et mort d’Idriss MISKINE. ».

Nous n’avions pas été à la hauteur pour publier le dit ouvrage de manière concomitante avec la commémoration du vingtième anniversaire de la disparition du défunt. Nous faisons notre, la conviction de l’homme d’Etat qui avait dit : « Nul n’est besoin d’espérer pour entreprendre ou de réussir pour persévérer »

Mon propos aujourd’hui et ce, à titre personnel répondre à une lettre émanant de Monsieur Néné Hémir TORNA, pas pour l’intérêt que je porte au contenu dont l’auteur a réussi l’exploit de faire émerger de ma mémoire une vielle Assertion de Bossuet : « Il faut être économe de ses mépris, il y’a tant des nécessiteux. », mais essentiellement raconter modestement l’homme : : Idriss MISKINE.
Mais puis- je m’empêcher de révéler et répondre aux élucubrations truffées dans la missive de Torna ? D’où un écrit en abyme comme il vous sera donné de constater.

Monsieur TORNA officier de police et à Sciences-po. (pas moins), avait traité des sujets pourtant sérieux avec légèreté, et une confusion déconcertante.

Soit, Mr TORNA avait suffisamment connu l’homme au point de savoir des choses et qu’il n’a pas tout dit, et que nous autres ignorons et par conséquent, nous échappent. Ou il ne sait rien du tout de feu Idriss, et par des contorsions olympiennes, il avait slalomé de tergiversations en contrevérités. Périlleux exercices.

MISKINE, nom prédestiné n’était pas homme à aimer les honneurs encore moins à être idolâtré. C’était simplement un homme imbu d’idéaux, un soixante-huitard dans sa forme adolescente et à la sauce tchadienne. L’homme un peu rebelle qui luttait à contre-courant comme dirait Kafka. Il n’était pas de ceux qui cherchaient le pouvoir pour le pouvoir.

Après l’avènement de 1975, l’arrivée des militaires au pouvoir. Le CSM (Conseil Supérieur Militaire.) avait par souci de représentativité, proposé par deux fois au défunt un poste ministériel. Du haut de ses 26 ans, la tête sur les épaules, il déclina les offres. Attitude interprétée à contrario comme sympathie pour le FROLINAT. Désintéressé était l’homme.

En 1978, quand Habré dans la faveur de la réconciliation nationale, consulta Idriss pour une entrée imminente dans le gouvernement qui devrait être constitué ; Il n’avait pas fallu moins de trois réunions regroupant ses différents amis et proches pour l’en dissuader Ces consultants de circonstance partaient de supputations et d’objectifs différents. S’il y’avait de ceux qui donnaient leurs avis inspirés par le souci national, en évoquant la réconciliation des fils du Tchad comme tremplin pour un Tchad stable qui s’attellera à son développement, en place et lieu des guerres fratricides. ; Aux nordistes pleins d’amertumes, revanchards qui considéraient qu’il est impensable qu’Idriss n’aille épauler Habré dans cette tâche ardue qu’est l’établissement de la règle de 14 préfectures.

Un autre groupe se distinguait sous le sceau de la discrétion, En misant sur le défunt, en espérant que la présence de Miskine à coté de Habré contrarierait le dernier dans ses desseins ambitieux et démesurés. C’étaient les sympathisants idéalistes du grand FROLINAT.

Ne manquaient pas à la concertation ceux pour lesquels, être ministre n’est pas seulement un honneur personnel mais la gloire de la région voire celle du village.

Tous étaient en désaccords selon l’approche mais d’accord pour qu’il aille. Équilibriste.

Vinrent les événements de 1980, notre pays sombra dans la grande tourmente de son histoire.

A l’instar de nos gentillets politiques (actuels), des tendances variaient en nombre croissant qui n’a d’égal que le taux d’inflation des républiques bananières.

Les FAN étaient une des composantes. Idriss MISKINE comme d’autres hommes pétris de nationalisme et de sincérité tels Ousmane GAME, Abdramane HAMDANE (qu’ils reposent dans la sérénité) avaient déterminé leurs positions, fait leur choix et pris leur camp. Animés par leurs idéaux, ils croyaient fermes faire prévaloir la prééminence des valeurs telles : la lutte contre l’injustice, l’abolition du népotisme dans un TCHAD un, indivisible, digne et souverain dans ses frontières.

Perspicaces étaient ceux qui doutaient que Habré n’incarnait pas ses valeurs. Habré avait relativement (par rapport aux autres chefs de tendances) l’adhésion des tchadiens et suscitaient même l’admiration de bons nombres d’africains. Il serait intellectuellement malhonnête de ne pas le reconnaître.

En cette triste période : La menace libyenne était patente. L’idée expansionniste de Kadaffi passait dans sa phase hégémonique. À juste titre, l’ombre de Kaddafi avait galvaudé les louables intentions des brillantissimes tchadiens autant intègres que sincères qui se trouvaient au sein du GUNT, Messieurs Goukouni, Acheikh, Négué djoko entres autres. Amenés à composer avec d’individus ternes avides « du macaroni libyen » l’expression est d’Habré.

Le C.C.F.AN , arrivé au pouvoir se trouvera gangrené par son propre « Boss ». Le nationaliste se métamorphosera en super claniste non sans avoir cultivé le régionalisme. Machiavélique dit-on ! L’U.N.I.R est devenu le D.E.R.G . Habré le clone de MENGISTU, en plus criminel. Le despotisme institutionnalisé, le liquidationnisme le lot des tchadiens.

Alors les hommes intègres qui juraient de changer le Tchad s’étaient trouvés aspirés, broyés, réduits à néant par un système alimenté par d’autres Tchadiens pernicieux, cyniques et vénaux ceux-là.

TORNA : « l’ignominie qu’a connue la communauté hadjaraye de 1987 à 1990 a une relation directe avec l’engagement quasi aveugle du défunt. » Affirme notre fin limier d’officier de police.-N’eûrent-été la légèreté et la précipitation dont vous faites montre dans vos convictions, nous serons tentés de vous demander de diligenter l’enquête sur la disparition du défunt-. Enfin ça sert à quoi un officier de police ?

Soyons sérieux. .Y’a-t-il lieu de rappeler à notre officier, qu’Idriss MISKINE que nous portons certes encore dans notre cœur est décédé le 07/01/84 et qu’il avait été enterré le même jour. Établir une corrélation entre ‘l’ignominie qu’a connue la communauté hadjaraï et Miskine, ne peut relever que de l’imagination fertile d’un adepte de navets policiers.

En effet après la disparition d’Idriss, un climat de suspicion s’était installé entre les ressortissants du Guera (et pas seulement) et Habré. On parlait du mal-être Hadjaraye généré par la disparition subite d’Idriss dans des circonstances douteuses. Dans tous les milieux, chacun allait de sa version, à tel point que lors d’une réunion de solidarité des ressortissants du Guéra, le représentant d’un notable arabe déclara en substances : « Alors que les autres se concertent la nuit tombée, vous mes frères hadjaraïs, vous vous réunissez en plein jour.» Remarque avisée qui interpellait à la vigilance.

Justement les autres : Habré entouré de quelques proches occultes concevaient un plan à inscrire dans un programme sciemment élaboré pour contenir toutes tentatives ou prétendues telles, en éliminant boys, bouchers, officiers ou combattants de base, intellectuels ou analphabètes. Pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple : Le générique Hadjaraye suffisait. Seuls Messieurs Mahamat NOURI et Taher GUINASSOU furent parmi les rares à signifier à Habré leurs désapprobations et se sont désolidarisés de l’entreprise.

L’ordre donné les agents de la D.D.S (police politique) et la garde présidentielle. Passèrent à l’action. Nombreuses étaient les victimes qui avaient été cueillies dans leur sommeil, lesquelles subiront les supplices les plus abominables dont seuls les bourreaux de la D.D.S, ingénieusement en excellent. Le Tchad de Habré peut s’en glorifier. Les rescapés -comprenez ceux qu’on n’a pas réussi à mettre la main dessus ont rejoint d’une façon ou d’une autre les montagnes se réorganisèrent : Le MOSONAT était né.

Notre officier parlait d’ignominie. Ignominie…dites-vous ? C’est un euphémisme de grande taille. Ce fut un carnage. Emporté dans votre élan vindicatif, vous considérez qu’Idriss MISKINE en est le responsable. .Pendant que vous y êtes pourquoi ne pas lui attribuer : « Pendez-moi, brûlez mes villages, quant aux miens faites en des bûchers ».N’est-ce pas du Molière ça ! Changeons les décors.

L’idée de L’AJEG (Association des Jeunes du Guéra.) n’était pas mue par une quelconque considération tribale, et d’ailleurs le nom de Miskine ne peut être approprié à des telles approches. Encore moins que les zaghawas aient fait des émules chez les hadjarais. (comme s’ils ne sont faits que pour singer). L’étroitesse d’esprit peut mener à tout. Quand on honore des hommes tels Djamous, GODY Haroune et autres braves anonymes (qu’ils reposent en paix.). C’est au-delà d’une préconception tribale. Ils bénéficient d’une autre dimension, celle-là est nationale. Ils avaient contribué à la destitution de Habré et c’est le peuple Tchadien entier qui en est leur reconnaissant. Car ils ont sacrifié tout ce qu’ils avaient de plus cher, leur vie. Pour une cause juste de surcroît s’ingénier à confiner ces vaillantes personnes à leurs régions c’est blasphémer leurs mémoires. La victoire du 1er décembre fut celle d’un peuple, quoiqu’ usurpée par la suite par des opportunistes de tous bords. Et plus consternant l’usage honni du pouvoir qu’en font leurs anciens compagnons vivants ceux-là.

Le recours au prisme n’a pas d’espace dans la logique d’un Tchad uni et Solidaire que nous clamons de toutes nos forces.
-« Dieu se rit des créatures qui se plaignent des effets dont elles chérissent les causes. »

Je vais tenter de répondre à la fameuse « question qui vous taraude depuis quelques moments », vous dites bien depuis quelques moments. Vous n’êtes pas trop enclin à faire travailler votre mémoire. La question d’autres se la posent depuis des décennies Je vous cite : « Pourquoi les hadjaraïs sont utilisés comme accessoires pour la conquête du pouvoir ? Et une fois au pouvoir…» Formulée par mes soins en m’inspirant de la conception que vous avez de la chose, votre question peut être comprise comme telle : Les hadjaraïs ont toujours été avec d’autres bien sûr, de tous les combats et répondent absents quand il est question du partage du gâteau n’est-ce pas ?

Votre question me parait tout à fait légitime quand on se met dans la logique conceptuelle de leurs différents compagnons d’armes. La question, et la réponse (votre désir en somme) que vous attendez sont malsaines dans leur essence, s’il faut inscrire une telle approche dans un cadre large, national. Faut-il continuer à cultiver un tel état d’esprit sans perpétuer les maux dont est sujet notre cher pays ? N’est-il pas urgentissime de songer aux voies et moyens qui pourraient nous permettre d’éradiquer ces pandémies afin que le Tchad soit viable ? Autrement, nous nous retrouverons face à de tels phénomènes de façons itératives et récurrentes qui conduiront notre pays de son agonie actuelle à une disparition inéluctable. Surpassons-nous mais ne soyons pas masochistes.

En effet notre officier de police et à sciences Pô à Marseille justement, trouve que les hadjaraïs sont utilisés comme accessoires dans les différents combats. Accessoires, je récuse le mot à moins qu’en dehors du bel accent chantant, les marseillais prennent leurs aises en définissant autrement les mêmes vocabulaires de la langue française. Ou faut-il accorder cette bévue, à l’actif de faute d’attention, histoire d’avancer. Mais je vais m’hasarder dans la voie anthropologique pour lever toute équivoque :
Le hadjaraï (pas de la ville comme ils aiment à le répéter) est le produit d’un environnement physique et social cristallisé par la rudesse spatiale, un relief abrupt où il faut composer adroitement avec des éléments hostiles, des normes éthnosociales rigides, une éthique ferme.

Ces éléments ont fait cet homme sociable, affable, discipliné mais insoumis (durant la colonisation, se voyant dominés et impuissants face aux forces coloniales, une centaine de jeunes filles et garçons gravirent la montagne une fois arrivés au sommet, ils se sont tenu les mains et se sont laissé tomber dans le vide.)–témoignage révélé dans un ouvrage dont l’historien KODI Mahamat a dans sa bibliothèque et dont j’ai égaré les références.- Le hadjaraï par essence est sincère, fidèle et confiant (qualités qui frisent la naïveté ou perçues comme telles) ; Il ne redoute pas le sacrifice. Il est en général courageux et endurant.

Ses qualités intrinsèques n’ont pas échappé aux colons : Au Tchad, Le Guéra constituait le principal réservoir supplétif de l’armée française en difficultés. L’embryon de l’armée nationale tchadienne et de la gendarmerie est constitué en bonne partie des ressortissants du Guéra. Paradoxalement, nombreux étaient décorés de la croix de la valeur militaire par la (mère patrie) et remerciés pour services rendus à la France, mais n’auront pas l’aptitude militaire de franchir le grade fatidique d’adjudant-chef dans les corps nationaux. Une consolation : En janvier 1973 la promotion de la gendarmerie avait été baptisée à titre posthume : promotion DAGA.

En 1979, des bataillons entiers (anciens de l’armée nationale) avaient rejoint les F.A.N. de Habré faisant le gros de troupes. Tandis qu’autour de l’intrépide ’Abdelaziz Izzo Miskine, bon nombre de ressortissants du Guéra combattaient dans les F.A.P. de Goukouni ; alors que le chef d’état-major de C.D.R. de feu Acyl Ahmat( que la terre lui soit légère), n’était autre que le Vaillant Gamané (que la paix soit sur lui). La région du Guera de par ses fils était à elle seule une tendance. Erreurs d’appréciation des uns et des autres ? Engagements sans à priori justifiés par des raisons (idéologiques) qui excluaient l’exclusivité d’une considération régionale et/ou tribale ?

Notre souhait aurait été que ce potentiel conjugué aux efforts d’autres hommes de bonne volonté aurait pu contribuer à un Tchad autre que celui que nous connaissons.

La philosophie du hadjaraï parait incompatible et s’accorde mal avec la forme de la gestion de la cité à laquelle nous commençons à nous faire. Paradoxalement, par sarcasme on nous prête le « nom » de caillou. Étymologiquement caillou vient du latin calculus d’où l’origine du mot calcul en français. On ne prête qu’aux riches dit-on, alors que le hadjaraï n’intègre pas le calcul dans ses calculs tout simplement parce qu’il n’en est pas question quand il s’agit des rapports humains. La parole donnée est un gage, un pacte scellé est sacré. Il lui arrive de ne pouvoir se détacher de son moule. Il a toujours tendance à penser que l’autre a la même échelle d’appréciations d’éthiques que lui. Ce qui n’est pas le cas dans ce Tchad de prédateurs.

C’est à vous donner la nausée n’est-ce pas Monsieur l’officier de la police ? Un peu d’antiémétique ne vous fera pas du mal. Au point de vous renier car tout simplement vous accusez la nature et ou le destin, et Je vous cite : « Que le sort a fait que nous soyons de la même région…». Courage, fuyons les montagnes.

Pour faire simple, je vais être amené à recourir à feu Senghor qui dans une réflexion de bon sens et qui doit interpeller tout bon nègre disait : « Il n’y a pas des français noirs, il y’a des noirs français.» Subtile approche. Incombe à vous alors de faire de votre propre mot compliqué et complexé « L’hadjaraïtude » ce que bon vous semble.

Officier rompez le rang.

Faites une cure d’antihistaminique qui vous guérira de l’allergie des ponctuations dont vous souffrez. Vous aurez le mérite d’épargner à vos lecteurs d’interpréter confusément vos propos dont l’un des paragraphes : souligne : « Particularité démontrée avec la découverte des charniers à 150 mètres de son domicile de quartier de sabanghali le 16/12/1980 feu Miskine ne pouvait ignorer l’existence ». Rien que ça ! Un peu d’exercices et on retrouverait les victimes de cette barbarie (Que Dieu ait leurs âmes) dans la cour de la maison du défunt.

Vous trouvez « Que le génocide survenu quelques années après n’était que bêta ». Quelle que soit la position de votre variable, il existe des valeurs qui lui sont soit supérieures, inférieures ou égales. On ne va pas se livrer à une algèbre macabre et litanique mais retenez seulement que le génocide défini comme l’extermination en masse d’un groupe pour une raison ou une autre ne peut être gradué (et sur quelle échelle ?) Un génocide est un génocide.

-‘’Chacun préfère plutôt croire que juger’’ Sénèque.

Et subitement. Vous pensez aux points là où on ne vous attend pas. Salut l’artiste. « Il n’est pas dans mon intention d’absoudre quiconque loin de moi toute idée de distribuer de bons et de mauvais points». Commencez déjà à être généreux avec vos points à vos propres phrases. Et si vous voulez qu’on s’emploie à donner des points. Au vu et à la lecture de votre papier duquel je retiens le contenu, stylistiquement incohérent, constitué des phrase biaisées (manque de courage dans l’intention), un argumentaire insuffisant, un fond vindicatif révélé par des phrases où les vocabulaires les plus courants sont écorchés, une syntaxe démembrée.. Pour tous ces attendus, Monsieur l’officier vous méritez un zéro pointé.

Il n’est pas original que d’affirmer à être loin et longtemps de son terroir, nous perdons non seulement notre état d’âme mais aussi nos réalités. Savez-vous qu’en bons montagnards chez les hadjraïs, la représentativité de la communauté (même traditionnelle) ne repose pas sur un hypothétique croisement des chromosomes. En clair ce n’est pas une question d’hérédité ou un fait systémique. Le chef est désigné en fonction de sa probité, de sa personnalité, de sa prestance…Au chef désigné de ne pas trahir la confiance qui lui est faite et qui lui confère la légitimité. D’être à la hauteur. Autrement il est destitué comme il a été désigné. Ceci étant souligné, les représentants actuels qui souffrent d’insuffisances à votre goût, et rassurez-vous.

Je ne vous déments pas, mais je m’interroge quelles marges de manœuvres ont-ils ?

Pour réaliser votre vœu (au cas où vous regagnez le rang) : pour les faire partir il ne suffit pas de se contenter du gentillet espace que nous offre le site ialtchad. Il faut plus.

À bas alors les tenues de parades, d’officiers soient-elles

Rien n’est plus aisé que de se retrouver au sud de la France et vilipender des jeunes « quelques » selon vous- pourquoi pas 2 ou 3 pendant qu’on y est-qui s’évertuent à se retrouver au sein des associations (que vous trouvez modestement caricaturales), afin de confronter leurs idées, approfondir des réflexions avec le seul souci de dégager des projets susceptibles d’améliorer le lendemain ?

Contrairement à ce que vous avancez les jeunes de l’AJEG ne sont nullement en quête d’un symbole mais s’identifient à un homme dont les qualités humaines, entre autres : le partage méritaient le respect. Tout ce qu’il entreprenait, il le faisait avec abnégation. Humain, tolérant (en dépit de ses fulgurants emportements connus de tous), son courage et sa témérité forçaient l’admiration et le respect des combattants indisciplinés. Idriss Miskine incarnait le tchadien fier et sans complexe dans un Tchad à l’image du Guéra où musulmans (avec des imams de renom), des chrétiens (les 2 premiers jésuites tchadiens) et des animistes (des chefs de culte margaï respectés) cohabitent en intelligence et en harmonie. Oui à cet homme tout simplement en l’homme que les jeunes de l’AJEG (pas qu’eux) se reconnaissent... Attitude qui nous réconforte d’autant plus que cette jeunesse fait montre d’une prise de conscience en parfaite adéquation avec les soucis de tout digne tchadien : Un Tchad de paix, de tolérance et de solidarité excluant les considérations religieuses, régionales.

Haï ou adulé Idriss Miskine ne laissait personne indifférent. À cet égard, même ses adversaires pas ses ennemis comme il aimait à le répéter, trouvaient en lui l’homme fédérateur, l’homme du consensus.

L’option du 3e homme susurrée dans certaines chancelleries ne gambergeaient pas dans l’esprit des politologues ès affaires tchadiennes par hasard. Elle traduisait le souci de matérialiser l’aspiration d’un peuple tchadien dépassé par les affres des soubresauts politico-militaires de leur pays.

Approché par les milieux français, Idriss Miskine de retour de Paris s’est confié à Habré -pas moins-. Fidélité, naïveté, Je penche pour les deux. Habré n’a pas attendu longtemps pour traiter de ‘’pauvre imbécile le conseiller de François Mitterrand ‘’ lors d’une conférence de presses qui a eu d’échos en France. Le journal le monde en avait fait la une.

Soupçonneux, était Habré qui adepte des pratiques occultes, avait demandé le concours d’un marabout du nord du Cameroun féru en voyances afin de lui déterminer le devenir de son règne. La prédication n’avait pas tardé et révélait : Votre futur remplaçant se prénomme Idriss. Ca peu heurter les incrédules et ébranler la rationalité. Rien n’eut été su si le vénérable marabout par acquis de conscience ou par remords avait dépêché un de ses disciples auprès de la famille du défunt pour leur exprimer sa compassion et ce, après la destitution d’Habré bien sûr et la prise du pouvoir par Idriss…Déby celui-là.

En 1980, j’avais eu le privilège de recevoir une lettre (très révélatrice) émanant d’Idriss alors qu’il partait à Nairobi via Kinshasa accompagné de Monsieur Ali Salim. Laquelle lettre (dont je suis encore en possession) mentionnait dans un des paragraphes : « …Quant à moi ne te fais pas de soucis. Au moment où notre pays traverse la plus dure, la plus rude histoire de son existence ma vie n’a de sens qu’en témoignant d’une manière positive pour son devenir, son avenir en tant qu’État, en tant que Nation. Je peux disparaître d’une minute à l’autre par une balle ou par une fatalité quelconque. Ainsi je serai arraché aux miens... ;».

Au-delà du caractère prémonitoire de la lettre, ces passages impriment la volonté inébranlable et l’ambition de l’homme pour son pays, tout en ayant conscience du sacrifice à consentir.

En devisant avec quelques politiques tchadiens (adversaires d’hier, amis ou anciens compagnons jusqu’à la ‘’fatalité’’) avec lesquels il m’avait été donné de partager l’intimité du contenu de la lettre, une fois la tristesse nostalgique contenue, des gorges encore nouées et vibrantes s’accordent : finissons l’œuvre.

Oui œuvrons pour « l’avenir, le devenir de notre pays en tant qu’Etat, en tant que Nation.».
À Dieu nous appartenons et à lui nous retournons
MISKINE repose en paix.

Doungous DAGA NANGTERLE

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