Chaque année, la rentrée administrative est fixée pour le 15 septembre au Tchad. Mais cette année, elle semble trainer les pas. La rédaction d’Ialtchad a parcouru quelques établissements publics pour constater. Reportage
Il est 10 heures, nous sommes au lycée de Gassi, dans le 7éme arrondissement de la ville de N’Djamena. L’on constate çà et là les herbes et eaux stagnantes dans la cour du lycée. Dans les salles de classes couvertes de poussière, on voit des tables bancs cassés, des persiennes endommagées et des tableaux méconnaissables. Aucun signe montre que la rentrée est prête, alors qu’il reste moins de 10 jours pour la rentrée scolaire.
Neldé Mbaiwossem Patrice, Directeur du Collège d’Enseignement Général d’Atrone explique que la rentrée administrative permet de mettre à jour les emplois du temps, de préparer les salles de classes afin d’accueillir les élèves. Il précise que le frais d’inscription des anciens élèves est fixé à 4000f et 5000f pour les nouveaux. Pour les nouveaux élèves le prix est fixé à 5000f plus 500f pour le logo de la tenue.
Parlant de la gratuité de l’école, plusieurs parents se plaignent que celle-ci existe que sur les documents. Pour le directeur, l’État a pris la décision mais les responsables des écoles publiques n’ont rien reçu comme appuie concernant les matériels didactiques. « Nous achetons les craies, les tables bancs chaque année et nous réfectionnons à des millions de nos francs », explique-t-il. Selon lui, si seulement l’État prenait tout en charge, ils ne vont pas demander aux parents de payer les frais de scolarité.
S’exprimant dans le même sens, Beakba Debgaroua, proviseur du lycée scientifique de Gassi ajoute que la rentrée administrative est effective dans son département.
Ousmane Mahamat Abakar, Directeur Administratif de CEG de Gassi souligne pour sa part que des enseignants passent chaque jour pour prendre les attestations et certificats effectifs afin de matérialiser la rentrée administrative. Il souligne qu’il y a aussi une équipe technique qui est chargée de revoir l’emploi du temps avant la rentrée pédagogique. Concernant la gratuité de l’école, il soutient que l’État seul ne peut pas couvrir les besoins, donc il faut la contribution des parents d’élèves, des enseignants y compris l’État pour l’éducation des enfants. C’est les frais de scolarité qui permettent de préparer l’année scolaire. « L’État met des moyens à notre disposition mais ceci ne peut pas couvrir tous les besoins. Nous sommes en carences de beaucoup de choses, tel que le manque criard du personnel d’encadrement sur le terrain », dit-il.
Djénom Josiane