Le 20 août 2022 malgré que rien était prêt, le Général Mahamat Idriss Deby, président de transition du Tchad a préféré ouvrir le dialogue pour simplement éviter un troisième report. De l’ouverture on ne peut rien retenir que le discours de Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’Union Africaine. Je partage ici ma compréhension
Moussa Faki Mahamat très courageux
Ce discours, un peu gazeux, surement pour ne pas trop bousculer la junte au pouvoir et ses amis du parti le Mouvement patriotique du Salut (MPS), est bel et bien adressé à ceux qui pense toujours rééditer le règne du Maréchal et de son parti. C’est également un message adressé à toute la vielle classe politique.
De ce discours de 22 minutes environ et long de plusieurs pages, l’essentiel est habilement incrusté dans un seul paragraphe :
« … Aucune communauté, aucun groupe, aucun parti ne peut désormais à lui seul prétendre gouverner ou diriger ce pays. Aucune entité, quel que soit sa force, ses ambitions, ses atouts actuels ou potentiels ne peut prétendre gouverner seul ce pays vaste, complexe, divers et diversifié. Vous voulez décidez dans le sens de l’histoire et dans l’intérêt supérieur du peuple tchadien, alors décidez dans ce sens. Vous voulez continuez de tourner en rond, alors allez y tête baisser à faire comme avant, ignorant les exigences d’une population longtemps silencieuse, c’est si simple, c’est si terrifiant à la fois … ».
On peut ne pas aimer le président Moussa Faki. Et facilement égrener ses défauts qui seraient légions, qui est propre se lève dans cette salle du palais de 15 janvier. Moussa Faki a été très courageux. Et d’ailleurs sans se disculper. Ce qu’a dit Moussa Faki, 99% des Tchadiens le savent notamment ceux qui sont aujourd’hui à des responsabilités et continuent à mentir.
En d’autres termes, Moussa Faki a dit :
Le monde a changé. Le Tchad a changé. Le peuple tchadien n’est pas du reste. L’époque a changé. Les vies humaines sont interconnectées. Le mensonge est aujourd’hui questionnable. Les urnes chez le chef du quartier ou chez le chef de village sont révolues. Désormais tu violes, tu détournes l’argent, tu tues, mais la France, la Belgique, le Canada, le Royaume-Uni ne seront pas des paisibles abris. Vérifiez avec vos enfants si tout cela est faut.
C’est clair, désormais il ne sera plus possible un pouvoir arabe, baguirmi, kanembou, kotoko, gourane, gambaye, hadjarai, lélé, ouaddaï, etc. N’en déplaise aux fanatiques de l’intolérance, désormais il est temps du Tchad un pays pour tous. Voilà en réalité le message de Moussa Faki. C’est d’autant plus vrai que les tchadiens savent que le Maréchal n’a jamais organisé des élections libres, que Saleh Kebzabo n’a jamais été un opposant pour ce pays. Allez savoir comment ont fini ceux qui se sont opposés au Maréchal, si ce n’est pas coté de Brahim Selguet, ce n’est pas dans des palais. Cette triste période est terminée. Que ces pervers politiques qui ont su tirer les ficelles de nos problèmes depuis bientôt 40 ans se rendent compte que la jeunesse tchadienne a changé.
Le Message du président de la commission de l’Union Africaine est aussi une perche tendue au président de transition Mahamat Idriss Deby. Que ceux qui ont détourné le Maréchal de son peuple 30 ans durant ne vie viennent pas vendre l’idée que Mahamat Idriss Deby peut aussi être le Maréchal Idriss Deby Itno. Comme chaque personne est unique, le maréchal Deby est aussi unique et il appartient à son époque. Faire comme avant avec les réalités d’aujourd’hui, ce n’est pas possible. C’est comme le dit si bien Moussa Faki, faire comme avant, « c’est si simple, c’est si terrifiant à la fois ».
Moussa Faki a été courageux de dire ce que tout monde sait sans le dire. Je prie pour que le courage de dire la vérité soit la chose la mieux partagée pendant ce dialogue. Si on a attendu des rebelles de salon pendant des mois à Doha, pourquoi ne pas donner son temps pour ramener Wakit tamma et les transformateurs à la table du dialogue. Ceux-là peuvent autant l’aider si la quête définitive est une transition mémorable. Le président de transition Mahamat Idriss Deby a tout à gagner de les ramener.
Ahmat Nine Bakou