vendredi 29 mars 2024

Les pirogues remplacent les engins à Abena

Aoû 17, 2022

Dans la commune du 7ème arrondissement de N'Djamena et plus précisément au quartier Abena à quelques mètres Est du rond-point Gazelle, l'inondation fait d'énormes dégâts infrastructurels, matériels et économiques. Les rues sont pratiquement inaccessibles. Les pirogues sont devenues l'unique moyen de déplacement pour la population. L'équipe d'Ialtchad Presse s'est rendue ce 16 août pour le constat. Reportage.

A une cinquantaine de mètres Est du rond-point Gazelle, juste après le marché sur la grande route de 60m en allant vers Atrone, les eaux de pluie sont à perte de vue. Elles ont englouti presque tout cette partie du quartier Abena. Le désespoir et la désolation se lit sur les yeux et visage de la population rencontrée. Des maisons écroulées, des familles sinistrées se sont déménagées à l'église catholique qui se trouve hors du danger, chez leurs familles ou louer des maisons en périphérie du quartier. Pour Mbaïnassem Osias, enseignant à la retraite souligne que cette inondation a eu raison sur eux. « Trois chambres que j'ai construites lors que je travaillais pour l'État sont écroulées après les lourdes pluies du 31 juillet au 1 août. Je n'ai plus là où dormir » a-t-il fustigé. Il poursuit, « comme si toutes ses années passées à la fonction publique n'ont servi à rien ». A la question de responsabilité de la mairie sur les inondations, M. Osias relève qu'elle est incompétente, « la mairie a fait un travail incomplet avant la saison pluvieuse. Elle a mis du sable sans canalisation et voici aujourd'hui les conséquences », a-t-il confié.

Dans ce décor désormais apocalyptique causé par les eaux de pluie stagnantes qui dépasse généralement le 2 à 4 mètres de profondeur, des jeunes ont mis sur place des pirogues pour faciliter le déplacement. M. Roland, piroguier confie que sa pirogue a été mis sur ses eaux depuis l'enregistrement de la deuxième grosse pluie du 1 août. Il relève, « aujourd'hui grâce à ma pirogue, plusieurs personnes peuvent facilement se déplacer ou déménager d'un point à un autre au prix de 50 ou 100F ». Au sujet de rentabilité, M. Roland affirme que ça leur permet de joindre un peu les deux bouts et aussi préparé la prochaine rentrée scolaire de ses petits frères. De l'autre côté se trouve un autre piroguier, Anangou Renaud. Il est un nouveau bachelier. Il explique qu'il est propriétaire de quelques pirogues sur le lieu. « Mes pirogues sont devenues facilitateurs de tâches pour le ménages » a-t-il dit. Toutefois, il relève de tracasseries. « On se débrouille pour aider les gens à se déplacer à 100f, 50f ou même souvent gratuit mais le chef de carré vient se pointer chaque vendredi pour réclamer avec nous injustement 500f de chaque piroguier ». Il poursuit, « personne ne sait si c'est 500f c'est pour sauver les maisons inondées ou pour qu'il redresse sa maison qui est aussi engloutie par les eaux » s'étonne Anangou.

Signalons que la saison pluvieuse de cette année est lourde et a eu des conséquences fâcheuses sur la population dans une totale indifférence des autorités.

Abderamane Moussa Amadaye

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