La mondialisation est incontestablement un phénomène qui influence de façon directe ou indirecte, tous les États. D'un point de vue économique, elle peut se définir comme : « un processus d'intégration des marchés pour les biens, les services, les capitaux et peut-être même la main-d’œuvre. » d’après Susan Georges et Martin Wolf, auteurs d’un ouvrage intitulé Pour & Contre la mondialisation libérale, publié aux éditions Grasset Les Échos. Cette intégration des ressources commerciales engendre un esprit de concurrence parfois féroce entre les États. Dans une telle situation, les États subissent diverses pressions. Et il ne se passe un jour sans que différents gouvernements et institutions tentent de s'adapter aux exigences de la mondialisation des marchés. Or, on constate malheureusement que les effets de la mondialisation sont tels que certains pays n’ont pas le temps de bâtir des infrastructures économiques et des institutions politiques capables de contrecarrer les effets pervers de la globalisation. Au nombre de ces États on trouve le Tchad en tête de peloton. Il affronte les effets pervers de cette nouvelle réalité (la mondialisation) un peu à l'aveuglette. Dans certains cas, on peut dire que le Tchad n’a carrément pas de vision et de politique conséquence face à la mondialisation.
Au regard ce qui se passe au Tchad, on peut dire que l'instabilité politique (remaniement gouvernemental récurrent, rebellions à répétition), le drame social (pauvreté), la mauvaise santé financière ou économique du pays (mauvaise gestion, détournements des deniers public) sont-ils à l’origine de l’incapacité du gouvernement tchadien à s'intégrer à l'économie mondiale ? Si non, comment peut-on expliquer pourquoi certains pays du Sud s'intègrent à l'économie mondiale plus rapidement que d'autres ? Le Tchad fait-il l’exception à la règle ?
La mauvaise santé financière du pays est le résultat de l'absence d'un plan d'intégration efficace. L'accroissement excessif des dépenses publiques au cours de ces dernières années, les problèmes structurels et institutionnels, le manque de transparence et l’absence de véritable politique et supervision des activités bancaires et financières sont des freins au développement et à la croissance économique. Face à ce tableau noir, il y a lieu de croire que le renouvellement futur de la classe politique actuelle laisse entrevoir une lueur d’espoir. Mais le dilemme est : comment les nouveaux et les anciens dirigeants vont-ils s'adapter à cette nouvelle situation économique ? Et avec quels moyens ?
Il est vrai que le contexte actuel de globalisation des marchés ne garantit pas nécessairement des profits pour tous. Le Tchad doit faire preuve de courage et de volonté politique afin de mettre en place des politiques indispensables à la bonne marche des activités économiques afin de faire naître de l’espoir au plan social. Dans certains cas précis, le gouvernement peut faire appel à la communauté internationale sans pour autant affaiblir la souveraineté nationale. Nous exhortons donc le gouvernement à mettre sur place des politiques concrètes, accompagnées des mesures visant à assurer la stabilité macroéconomique. Cela dans l’objectif de créer des conditions propices aux investissements et à l'épargne. Toutes les actions gouvernementales doivent s'inscrire une stratégie : la réduction de la pauvreté. De plus, le gouvernement doit assurer la stabilité du système financier ; principale préoccupation économique de tout gouvernement responsable. Finalement, il est aussi indispensable d'adopter une approche participative qui ferait en sorte que la société civile soit consultée sur toutes les questions fondamentales. Appliquée avec rigueur, cette stratégie a des fortes chances de succès. Et de sortir le pays de la morosité économique dans laquelle, il est présentement plongé malgré les recettes pétrolières.
Lona Ouaidou, Ramadan