S'il y a ingérence de l'État tchadien dans le conflit armé du Darfour ? Cela doit soulever des interrogations quant à son impact sur l'ensemble des variations à court terme de l'activité économique tchadienne et ses contrecoups sur l'indice des prix, le taux de chômage, le P.I.B, la balance commerciale, etc.
La conjoncture économique fait aujourd'hui l'objet d'une surveillance permanente des "observatoires économiques. Malgré d'impressionnants résultats statistiques des institutions de Breton Wood, force est de constater que la conjoncture économique tchadienne est restée au point mort. Une gestion saine de la conjoncture devrait faire resurgir le plein emploi parce que les entreprises n'hésiteront pas à embaucher, à octroyer des salaires décents ; où les prix augmentent moins vite que les revenus ; où la tendance à consommer et à épargner est moyenne, où le pouvoir d'achat des consommateurs serait proportionnel à l'indexation du coût de la vie, etc.
Le conflit armé du Darfour à des répercussions au Tchad. Cette situation engendre l'insécurité et crée ainsi l'instabilité sur l'ensemble du territoire national. Cette perturbation à des impacts sur les objectifs à atteindre du gouvernement tchadien. À savoir : la relance de l'économie nationale afin de lutter contre la pauvreté. En effet, un conflit armé crée non seulement l'instabilité et de dépenses exorbitantes, mais aussi ne favorise pas un climat propice à l'investissement facteur majeur de la croissance économique.
La guerre au Darfour pourrait favoriser la sortie massive des capitaux. Tout compte fait, les détenteurs des capitaux sont d'abord attirés par les plus forts rendements offerts mais aussi par la sécurité que représente, pour leurs avoirs, une telle expatriation. Pour certains propriétaires (investisseurs) privés tchadiens, ils ne voudraient ni investir dans un projet local ni déposer leurs avoirs à la banque pour des raisons de sécurité. Par contre, pour les propriétaires qui décident d'investir hors du Tchad cela constituera un problème pour le pays, dans la mesure où, les gains en capital ont été réalisés localement mais ne sont pas réinvestis dans l'économie nationale qui, il faut le rappeler, en a vraiment besoin pour sa relance.
Non seulement l'économie tchadienne subit un oligopole de quelques personnes mais la grande partie de sa production ne satisfait que les besoins de la classe des possédants. La situation économique du Tchad étant déjà précaire, nos dirigeants doivent tout d'abord prioriser l'intérêt national avant de s'engager dans des conflits armés aux conséquences coûteuses.
Les politiques économiques mises en place favorisent la création des fortunes privées et l'enrichissement illicite de la classe politique dirigeante. Ce qui a pour conséquence une montée croissante de l'influence des individus non élus sur les décisions de l'État.
Enfin, s'ingérer dans un conflit aux effets destructeurs et paradoxaux et dont les perdants seront les Tchadiens, le gouvernement doit concentrer ses énergies à sa politique intérieure en engageant une vraie politique économique. Ceci ne fera que profiter aux travailleurs, aux consommateurs, aux petites entreprises, aux intérêts étrangers, à l'État ainsi qu'à tous les Tchadiens(nes).
Lona Ouaidou, Ramadan