Célébrée tous les 30 juillet, la journée de la traite de personne était au centre des débats au CEFOD ce jeudi 4 août. Ialtchad Presse fait le compte rendu de la journée.
Placé sous le thème : « utilisation et abus de la technologie », cette journée met l’accent sur le rôle d’utilisation des nouvelles technologies et de l’Information. Le mauvais traitement des personnes constitue un crime et une grave violation de droit de l’homme. Un constat a été fait ou des trafiquants exploitent des personnes a des faits domestiques ou d’exploitation sexuelle. D’après François Xavier Ada, la traite de personnes peut revêtir des formes d’exploitations très différentes et recouvrir les réalités très disparates. Pour lui derrière ce terme ce sont des milliers de visages anonymes et le plus souvent invisibles qui sont concernés. Il parle des femmes, des enfants ou des hommes de différentes nationalités. Pour lui, ces personnes sont exploitées par une seule personne, une famille, un réseau local national ou international. Pour lui l’invisibilité du phénomène rend difficile l’identification, la protection et l’accompagnement de ces personnes. Il souligne plus loin qu’elles sont loin des idées de l’esclavagisme moderne, tout comme les travaux forcés ou la prostitution. Il soutient que la traite des êtres humains est un phénomène peu connu dont les données publiques et le sujet ne reflètent pas la réalité. Les actions mises en place pour lutter sont nombreuses.
Rotta Djigamnodji Carlos, Directeur de la Civilisation et de suivi des accords et président du Comité technique multisectoriel de Lutte contre la Traite de Personne au Tchad a soulevé plusieurs aspects. Au plan juridique, c’est d’après lui lors d’une Assemblé général des Nations Unies qu’elle a été créé, elle est célébrée chaque 30 juillet. Pour lui des trafiquants exploitent des Tchadiens à l’étranger et ceux à des fins économiques dans les travails forcés ou sexuelle notamment les femmes et des hommes souligne-t-il. Pour lui des enfants sont aussi victimes de traites internes ou les parents confis leurs enfants à de la parenté et à des amis qui les exploitent dans les champs, les travaux domestiques, les mines, etc. Par exemple dans la région du lac Tchad, des membres de communautés exploitent des enfants pour la pêche, le fumage et la vente de poisson. Des leaders religieux invitent les enfants qui sont appelés communément « Mahadjirine » qui quittent leurs parents et viennent participer à des cours traditionnelles dans les écoles coraniques. Mais ces enfants sont exploités à d’autres fins comme la mendicité, les travaux forcés, les commerces, etc. Le gouvernement pour faire face au problème a pris des mesures qui sont l’ordonnance 06 portant lutte contre la traite de personnes qui est ratifié par la loi 012 du 20 juin 2018, explique-t-il. Un décret de février 2021 portant composition, organisation et fonctionnement de la commission nationale de lutte contre la traite de personne au Tchad. Pour Rotta Dngamnodji Carlos malgré l’effort du gouvernement la traite de personne continue à prendre de proportion inquiétante. Pour lui l’utilisation des NTIC et la multiplication des plateformes en ligne la traite d’être humain a conquis le cyber espace décrit-il.
L’internet offre la place aux trafiquants de recruter, exploités des victimes. Organiser leurs transports et hébergements puis contacter des clients potentiels pour les maltraités. Et d’après lui tout ceci avec plus de rapidité que l’on ne croit et d’anonymat. Cependant cette même technologie offre de grands succès. Donc pour lui la lutte dépendra de la manière dont les forces de l’ordre, système de justice pénale peuvent aussi tirer leurs réponses en menant des enquêtes à travers le NTIC. Il faut multiplier les sensibilisations à l’utilisation de l’internet pourrait contribuer à atténuer le risque que des personnes soit victime souligne-t-il. Il demande à la population de rester vigilante dans l’espace virtuel et signaler les pages ou les activités suspectes en ligne, souligne-t-il. Concernant les derniers évènements de Kouri Bougoudi, Rotta Dingamnadji Carlos affirme que tout comme la commission nationale de droit de l’homme n’a pas accès ils sont aussi dans la même situation, « la situation du nord du pays ne me dites pas ce dont je n’ai pas été témoin. Je me réserve de commenter cela ».
Djénom Josiane