Plusieurs jeunes filles et femmes pratiquent l’ IVG pour éviter la honte sociale. La Rédaction d’Ialtchad s’est entretenue avec une sage-femme et un juriste sur le sujet. Reportage.
Nouveau-née abandonné dans des bacs à ordures, devant les concessions des particuliers, des fœtus avortés en voie de décomposition retrouvée dans des caniveaux, fausses communes, les puits d’eau abandonnés prennent une allure inquiétante.
Haoua Zakaria est Sage-Femme diplômée d’État (SFDE) à l’hôpital Sultan Cherif Khasser explique que les causes de ces comportements inhumains sont les rapports sexuels non protégés qui entraînent des grossesses non désirées. Pour elle une fois contractée la grossesse non désirée, les concernés choisissent le court chemin, l’avortement. Les problèmes sociaux ne sont pas aussi à écarter, dit-elle. D’après Haoua Zakaria les jeunes filles, femmes qui pratiquent l’IVG ne connaissent pas vraiment les conséquences. Elle poursuit plus loin en affirmant que ses conséquences sont diverses. Il y a celles qui sont immédiates, à moyen terme ou à long terme. Selon elle, aussitôt la femme présente une hémorragie importante qui peut entraîner la mort, où soit l’avorteur utilise la pince qui provoque, le choc Vagale (ce choc est la conséquence directe d’un arrêt cardiaque) qui entraîne la mort, une anémie sévère qui emmène aussi à la mort. Pour Haoua Zakaria il y a des concernés qui développent de Tétanos parce que les matérielles utilisés n’est pas aseptisés. D’après ces explications les moyens à court terme (ce sont les infections pélite péritonite, Inflammation du péritoine de l’abdomen qui entraîne aussi à la mort). Et les conséquences à long terme, pour Haoua Zakaria, la femme risque une stérilité à cause des infections qu’elle avait eue par le passé pendant la pratique de ces IVG qui entraîne une obtusion des tuber (destructions des trompes).
Haoua Zakaria souligne encore que « les avortements ne concernent pas seulement les IVG. Mais en cas de nécessité des Gynécologues font aussi des avortements volontaires thérapeutiques. Qui vise à préserver la santé de la femme au cas où elle présente des risques. Si le fœtus présente une malformation, il est autorisé que des Médecins fassent automatiquement l’avortement thérapeutique. Ces Médecins n’ont pas besoin de l’avis du mari, pour épargner la vie de la femme. Pour les avortements thérapeutiques, les médecins prennent toutes leurs dispositions pour éviter des complications que ça soit immédiatement, à moyen terme ou à long terme » précise-t-elle. Haoua Zakaria conseille aux jeunes filles que si elle n’arrive pas a pratiqué l’abstinence, elles se rendent dans un centre de santé, hôpital et pratiqué les plannings familiaux. D’après elle, il y a plusieurs méthodes comme les pilules de lendemains où elle explique qu’une fois après un rapport non protégé la jeune fille peut se rendre à ces services et prendre le comprimé. C’est un seul comprimé, précise-t-elle. Il y a aussi les méthodes de 3 mois qui sont les Depos (c’est les injections qui se font tous les 3 mois), explique-t-elle. Les Nouristeral qui se font par un rendez-vous de chaque 2 mois et le Jadel qui se prend et valide pour 5 ans. L’implant qui est pour 2 ans et les préservatifs féminins qui sont là et sont donnés gratuitement pour amener ces jeunes filles ont évité cette pratique qui n’est sans conséquence. D’après Haoua Zakaria que ça soit dans les provinces ou en ville ces services existent souligne-t-elle.
D’après Maître Athanase Mbaigangnon, la loi tchadienne n’autorise pas les IVG. « Mais, elle réprimande et condamne ceux qui les pratiquent. Elle est une infraction réprimée par la loi, il y a des dispositions indiquées pour cette répression, il faut aussi déterminer les éléments consécutifs de l’IVG et viser aussi la disposition pénale qui réprime. Mais au Tchad nous parlons beaucoup plus des avortements, l’IVG c’est un néologisme européen ».
Djénom Josiane