Le Conseil national syndical de l'Union des Travailleurs du Tchad (UST) donne 10 jours francs au Conseil militaire Transition pour répondre à leurs revendications. Une décision prise lors d'une réunion extraordinaire avec les responsables syndicaux affiliés, le 2 juillet 2022 à la Bourse du Travail de N'Djamena. Pour plus de précision sur la question, Ialtchad Presse a rencontré Barka Michel, président national de ce conseil. Entrevue.
Barka Michel, président du Conseil national syndical de l'Union des syndicats du Tchad (UST), rappelle leurs décisions concertées du 02 juillet. A son avis, le Conseil national syndical (CNS-UST) donne un délai de 10 jours au Conseil militaire de Transition (CMT) à s'exécuter. Il affirme qu'ils prennent à témoin l'opinion nationale et internationale pour les conséquences qui vont découler si rien n'est fait pour satisfaire leurs revendications.
D'après le président du CNS-UST, ils ont lors d'une réunion extraordinaire ce 2 juillet, examinée le communiqué de presse du 28 juin dernier relatif au scandale financier au sommet de l'État et à l'évaluation du pacte social triennal. Le conseil a approuvé la position du Bureau exécutif de l'UST après un long échange sur les le crime économique révèle et l'application infime du pacte social triennal, depuis sa signature, le 4 octobre. Il affirme également que la réunion était élargie aux responsables des syndicats affiliés à l'UST.
Barka Michel précise que certains médias disent que le CNS-UST demande la démission du gouvernement de la Transition sans relever les raisons qu'ils ont mentionnées. Pour lui, leurs revendications sont motivées sur des points précis.
Selon le syndicaliste Barka Michel et ses camarades, le gouvernement doit engager une poursuite judiciaire de toutes les personnes impliquées dans le détournement. Ils demandent la restitution et le rapatriement des fonds publics détournés au trésor public et de tous les biens des personnes impliquées dans ces détournements soient saisi. Le conseil syndical exige aussi, l'apurement des arriérés des retraités estimés à 26 milliards et ceux des contractuels de l'État à 25 milliards. Le président de l'UST dit également que le Conseil revendique, l'application stricte du décret 862 portant réglementation de la retraite au Tchad, mais aussi, le remboursement des augmentations générales spécifiques (AGS) coupées en 2016 en espèce ou en nature.
Autres points, dit-il, le conseil demande au gouvernement de rembourser le 30% de l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) prélevé sur le salaire des agents du secteur privé et les retraités en 2016. Il insiste à ce que l'alignement soit fait sur le même taux que ceux du secteur public. Enfin, Barka Michel soutient également que le conseil exige l'augmentation de 50% de salaire des secteurs publics et privés .
Le président du Conseil national syndical note que jusque-là, le gouvernement n'a pas encore réagi. Toutefois, ajoute-t-il, si rien n'est fait pour satisfaire les travailleurs et travailleuses, 10 jours après ce préavis, ils vont entrer en grève. Barka Michel rappelle que le conseil alerte ses camarades d’être vigilants et prêts pour des actions futures.
Moyalbaye Nadjasna