Les ex-travailleurs de TCC se sont réunis ce 14 juin à la Bourse du Travail pour prendre les dernières nouvelles relatives au paiement de leur grosse. Il s’avère que le ministère de la Justice demande à Esso de verser les droits des ex-travailleurs dans son compte. Et c’est lui qui procédera au paiement. Les ex-travailleurs rejettent en bloc cette idée et ont décidé unanimement de camper au ministère de la Justice. Reportage.
Ils ont pris d’assaut ce matin la Bourse de Travail et s’impatientent de savoir ce que leurs représentants leur diront. A l’arrivée des représentants, tout le monde s’est précipité pour les entendre. Djedouboum Apollinaire porte-parole des ex-travailleurs explique aux autres les informations qu’il a reçues de la directrice générale d’Esso.
Pour lui, la directrice l’informe que le ministère de la Justice lui avait envoyé une correspondance la demandant de verser l’argent dans le compte de l’institution. Ainsi, le ministère procédera au paiement des ex-travailleurs. Il ajoute ensuite que la directrice a écrit une autre correspondance au ministère de la Justice pour demander des explications relatives à cette décision. La directrice a fourni aux représentants des ex-travailleurs une copie de la correspondance qui lui a été adressée par le ministère. Toute l’Assemblée a rejeté en bloc cette option voulue par le ministère de la Justice. « Nous ne sommes pas des ex-travailleurs de l’État tchadien. Que le ministre de la Justice ne se mêle pas de nos affaires et laisse la directrice nous payer nos droits. Cela fait déjà deux décennies que nous attendons d’être dédommagés. Jamais au monde, un ministre a demandé à une société étrangère de verser une grosse dans son compte pour payer les ex-travailleurs. Nous refusons cela », déclarent-ils.
Aussitôt leur porte-parole a fait la lecture d’une correspondance adressée à l’inspecteur général des services judiciaires et pénitentiaires qui fait objection à la correspondance adressée à la directrice d’Esso. Ils ont décidé à l’unanimité de venir déposer la lettre au ministère de la Justice. La note indique que les ex-travailleurs de TCC rejettent en bloc l’option du ministère et adhère totalement à la décision d’Esso de payer chaque ex-travailleur par des chèques comme c’était le cas en 2006. Chemin faisant, ils arrivent au ministère de la Justice. Le portail du ministère de la Justice leur a été fermé. Alors, ils ont désigné six personnes pour déposer la lettre. Une heure après, un émissaire sort du ministère et informe aux autres qui attendent dehors que l’inspecteur est absent et on leur demande de revenir demain. Ils répondent d’une seule voix qu’ils attendront même jusqu’au soir. Quelques minutes après, le ministre de la justice Mahamat Ahmat Al-Habo a envoyé son secrétaire général dire aux ex-travailleurs que la décision est annulée. Alors, ils ont décidé de revenir le 15 juin pour rencontrer l’inspecteur afin de recevoir l’annulation de la décision par écrit.
Kouladoum Mireille Modestine