Les enfants du centre d’accueil et de réinsertion sociale des enfants et jeunes démunis « Dakouna Espoir », sont menacés d’expulsion pour 6 mois de loyer impayé. Logés à Moursal dans le 6e arrondissement de la commune de N’Djamena depuis plus de 2 ans, croulent sous une dette de loyer de plus de 2 millions de FCFA. Les héritiers de la maison envoient un huissier pour les expulser. Ils lancent un appel aux bonnes volontés de les aider à éviter de retourner dans la rue. Reportage.
Les 65 pensionnaires dont une fille du centre d’accueil et de réinsertion sociale des enfants et jeunes démunis « Dakouna Espoir » sont menacés d’expulsion si rien n’est fait dans les jours à venir. Logés à Moursal depuis deux ans et démis, ils traînent 6 mois d’arriéré de loyer impayé qui équivaut à 2 millions 100.000 F CFA. Les héritiers de la maison ne supportent plus, et engagent un huissier pour les expulser. Pour éviter que ces enfants et jeunes récupérés dans les rues ne dorment pas dehors, les responsables du centre lancent un vibrant appel aux bonnes volontés de les aider afin d’éponger les dettes du loyer.
Pour Hervé Stéphane, directeur des opérations du centre Dakouna Espoir, c’est depuis 7 ans qu’ils sont dans le circuit de la récupération, l’insertion et la réinsertion des enfants et jeunes vivant dans les rues. Selon lui, en ce moment, le centre traverse une situation lamentable. Il souligne qu’ils cumulent 6 mois de loyer impayés. Le 2e responsable du centre qui s’exprimait avec beaucoup d’émotion et ajoute que depuis quelques jours, les héritiers de la maison ont engagé un huissier pour les expulser. « Nous lançons des SOS aux personnes bienveillantes de nous venir en aide pour éponger les 6 mois impayés des loyers pour éviter qu’on ne se retrouve dans la rue », clame-t-il.
L’artiste danseur et chorégraphe explique que quand ils étaient logés à Chagoua dans le 7e arrondissement, ils n’avaient pas connu des difficultés liées au loyer. Mais depuis qu’ils sont à Moursal, ils peinent à payer le loyer. Le directeur des opérations du Centre précise que c’est le Ministère de la Femme et de la Famille, avec l’appui de l’UNICEF qui se sont engagé à payer le loyer, mais depuis 6 mois, rien n’est fait. Hervé Stéphane dit qu’ils ont plusieurs fois envoyées de courriers au Ministère, mais ces courriers sont restés lettres mortes. Il craint que si rien n’est fait d’ici peu, les 65 enfants et leurs encadreurs soient des sans domiciles. Il soutient qu’avant, ils se débrouillaient avec les prestations de danses pour se prendre en charge, mais la situation est dure ces derniers temps.
Au sujet de la formation des enfants du centre, il soutient que ce n’est pas seulement la danse. Selon lui, la danse est juste une manière d’attirer les enfants. Après cela, il y a un travail psychosocial qui permet de discuter avec eux pour détecter leurs problèmes. Après ce travail, dit-il, nous les orientons dans les écoles et ceux qui sont âgés, on leur demande ce qu’ils veulent apprendre comme métier, on les inscrit.
Au centre, les enfants apprennent la couture, la menuiserie et la mécanique. La seule fille apprend la coiffure dans une école de la capitale et fait ses études dans une école classique.
Jules Doukoundjé