Projet « Filière Bétail-viande » : Enjeux et Retombées

Fév 10, 2022

Il y a quelques jours, les Experts d’APEXAGRI, un cabinet d’Études français a fait la restitution des résultats de son étude sur le Développement de la Filière Bétail-viande au Tchad.  Ce  projet qui va aboutir sur le Label « Lam-Tchad » porte des enjeux et des retombées socioéconomiques importants. Ialtchad a rencontré Dr Djabire Adoum, directeur du développement, des productions des filières et de la promotion de l’industrie animale. Entrevue.

Selon Dr Djabire Adoum, directeur du développement, des productions des filières et de la promotion de l’industrie animale, dans le cadre de l’élaboration du plan national de développement de l’élevage, il y a un ensemble de projets. Ce plan, souligne le technicien, met l’accent sur le développement de la production et de la promotion des industries animales. Ce plan, dit-il, est intégré au Plan national de développement (PND) qui découle de la vision 2030 de l’État tchadien. Il rappelle que le plan d’action 2010-2020 est basé sur le contrôle et l’éradication de certaines maladies de bétail.  Le technicien évoque que sans combattre certaines maladies animales, on ne peut pas accroître le potentiel de l’élevage. « Le PND 2017-2021 présenté aux partenaires à Paris en France ont été faits pour avoir de financements. Le même exercice a été fait aussi à Doubaï et aux Émirats arabes unis(EAU). L’enjeu c’est toujours la recherche de financement. Ces plaidoyers ont porté de fruits », dit le Directeur. À son avis, c’est la pertinence du projet « Filière Bétail-viande » qui a fait que la société ARISE et un partenaire financier s’est intéressé pour accompagner le Tchad.

D’après Dr Djabire Adoum, une deuxième signature en 2021 d’un autre mémorandum entre le gouvernement tchadien et ARISE, toujours dans le même projet, a visé le développement de zones industrielles spéciales. Il précise que le contenu de ce mémorandum prévoyait un certain nombre d’activités importantes. « ARISE a sollicité l’expertise d’un Cabinet d’Études français « APEXAGRI ». C’est cette dernière étude qui a produit le plan de développement bétail-viande. Ils ont commencé cette étude en octobre et selon le calendrier, ce Cabinet devrait nous présenter en janvier les livrables. Qu’à cela ne tienne, le livrable a été présenté en ce début du février au comité interministériel », dit le Directeur de production animale. Il affirme que ce comité est constitué des ministres, des conseillers à la présidence et de la primature ainsi que certaines institutions clés. M. Djabire révèle que le plan de développement a été approuvé par le comité interministériel. M. Djabire soutient aussi que les livrables ont été aussi présentés le 8 février 2022 au CEFOD, aux cadres du ministère de l’élevage et autres parties prenantes. Ces parties prenantes sont les organisations de professionnels (représentants les éleveurs, les commerçants de bétail, de bouchers et des transformateurs des produits animaliers), dit-il. Il soutient que tous ceux qui ont contribué à l’étude suite aux informations collectées par le Cabinet d’Études Français sont informés des résultats. « L’objectif c’est de créer un Label appelé « LAM-TCHAD » pour valoriser notre viande à travers le monde ».

Retombées du projet

Au sujet des retombés économiques, M. le Directeur répond sans détour qu’elles seront très importantes. Ce projet dit-il, prévoit l’accompagnement des éleveurs pour qu’ils aient des animaux bien portants. « Lorsqu’on vise le marché extérieur, il faudrait que notre viande soit de qualité. Et Label c’est d’abord la qualité. C’est un travail en amont qui sera fait avec les éleveurs. Ils seront appuyés pour améliorer leur élevage », lance le technicien. Le spécialiste de Productions animales annonce que les activités prévues sont relatives à l’accès à l’alimentation (par la construction des usines des aliments au bétail), la multiplication des points d’eau (assurer un maillage assez important pour un accès plus facile à l’eau). La qualité doit être basée sur notre système d’élevage, dit le technicien. Aujourd’hui déclare-t-il, à travers le monde on cherche de la viande bio. « Alors si on améliore notre système d’élevage, on pourra produire en quantité et en qualité de la viande bio. Il faudrait éviter surtout le grand déplacement des animaux. Lorsqu’un animal effectue de longs déplacements, il perd de son poids. Ce qui peut jouer sur la qualité de la viande ».

Autre chose, le Directeur signale également la mise en place de sept (07) zones industrielles spéciales à travers le pays à l’horizon 2035. Il y aura des activités appropriées à chaque zone, « c’est un projet qui va également procurer beaucoup d’emplois aux Tchadiens. 5000 emplois directs et 25000 emplois indirects on suppose. Cela prouve l’importance du projet ». Autre enjeu spécial dit-il, ce projet va changer et moderniser l’élevage tchadien. Le technicien se félicite du fait qu’à travers ce projet, notre viande va accéder à tous au marché international. Cette présence à l’internationale va  rehausser notre Produit Intérieur Brut (PIB), assure le Directeur.

Moyalbaye Nadjasna

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