Le collectif des lauréats des écoles professionnelles de l’éducation en collaboration avec sept autres organisations organise un forum ce 5 février à N’Djamena. C’est la cour de la bourse du travail qui a servi de cadre à ce forum. Plus de 500 participants venus des provinces et ceux de N’Djamena vont réfléchir toute la journée sur la question de l’employabilité au Tchad. Reportage
C’est autour du thème « diplômés tchadiens face aux défis de l’employabilité » que les participants à ce forum vont discuter. Ils vont étudier, débattre, et examiner ensemble tous les maux concernant le problème de l’emploi au Tchad et proposer les solutions. Aussi, ils produiront un document et formuleront des recommandations au gouvernement et aux partenaires à la fin des travaux.
Dans son mot de bienvenue, le président du comité d’organisation Neuzilka Emmanuel salue la solidarité, la détermination et l’endurance des diplômés sans emploi dans la lutte pour leur insertion socioprofessionnelle. Car selon lui, il est difficile de revendiquer son droit et de cheminer avec des autorités sourdes et aveugles. M. Neuzilka réaffirme leur motivation quant à la tenue de ce forum. « Notre plus grande motivation à organiser ce forum est de prouver au gouvernement qu’il ne suffit pas seulement d’avoir de l’argent et les armes pour se dire capable de gérer le pays, mais plutôt d’avoir une jeunesse pleine de connaissance et capable de la transmettre d’une manière constructive de génération en génération », a-t-il indiqué. Il rappelle au gouvernement que c’est une richesse pour le Tchad d’avoir une main-d’œuvre qualifiée rare recherchée dans les pays des autres. Malheureusement, poursuit-il, cette main d’œuvre est chiffonnée par les autorités.
Le coordonnateur du collectif des lauréats des écoles professionnelles de l’éducation Nanga Thierry, parle lui du degré de la douleur que peuvent ressentir tous les diplômés sans emploi dans leur corps. À son avis, l’un des facteurs les plus importants dans le développement d’un pays à l’heure de la mondialisation est le capital humain. Mais les autorités tchadiennes ne tiennent pas compte de ressources humaines formées. « Au Tchad, malgré la diversité des ressources naturelles disponibles, le problème de l’emploi se pose avec acuité. Tous ces problèmes s’expliquent par la mauvaise politique et de gouvernance de nos dirigeants qui se sont succédés depuis l’accession du Tchad à l’indépendance sans oublier la politique du colonialisme et néocolonialisme », a-t-il précisé. Il déplore également le fait que les enseignants formés chôment, mais cela n’empêche pas le gouvernement de former encore. Nanga Thierry explique cette manière de faire du gouvernement dans le seul but de bénéficier du financement des bailleurs de fonds. Il n’a pas perdu de vue l’épineux problème des maîtres communautaires. Pour lui, ces maîtres communautaires ont un niveau douteux, mais le gouvernement les priorise au détriment des instituteurs formés dans les Ecoles Normales d’Instituteurs Bacheliers ENIB. Il invite enfin ses camarades au bon sens dans le respect, la convivialité et la maturité pour la réussite de cette assise.
Kouladoum Mireille Modestine