Le Mouvement panafricain de rejet du Franc de la Communauté Francophone d’Afrique (F CFA), coordination du Tchad, organise ce 20 janvier une manifestation pacifique contre le FCFA à N’Djamena, la capitale. L’annonce a été faite par son coordonnateur, M. Ali Alladj Allahou, au cours d’un point de presse le 19 janvier à la Bourse de travail. Reportage.
M. Ali Alladj Allahou, coordonnateur du mouvement panafricain de rejet du FCFA au Tchad, annonce une manifestation citoyenne contre le FCFA ce 19 janvier 2022. Selon lui, tous les panafricanistes tchadiens à N’Djamena vont effectuer un set in devant l’Institut français du Tchad (IFT), la base Adjikossei et l’Ambassade de France au Tchad. Il insiste sur la nature citoyenne de leur expression conformément aux textes régissant les manifestations sur la place publique au Tchad. « C’est l’occasion de se faire entendre. Faites-le, n’attendez pas que votre prochain le fasse à votre place », lance M. Ali Alladj.
Le coordonnateur rappelle qu’aucune réponse n’a été donnée à leur demande. « A l’heure où nous parlons, deux départements ministériels (la sécurité publique et l’administration du territoire) sont informés depuis deux semaines, mais ils n’ont toujours pas donné une suite favorable », explique M. Ali Alladj Allahou. Il estime que l’heure n’est plus aux discours, mais aux actions. Dire, « stop à l’ingérence, stop à la mauvaise coopération sans la réciprocité », dit-il. Le coordonnateur soutient que, le partenariat avec la France n’est bénéfique en rien pour le continent africain. À son avis, la France ne veut qu’asservir et piller les ressources des Africains et les monter les uns contre les autres. Il affirme que la démocratie, la liberté et la bonne gouvernance prônées par la France ne sont que de la poudre aux yeux. « Ces expressions sont utilisées pour mettre leurs valets et n’ont de sens, pour eux, que lorsque la France contrôle l’exécutif », déclare M. Ali.
Pour le Mouvement panafricain de rejet du FCFA coordination du Tchad, c’est ahurissant ce que la France fait subir à ses colonies africaines. Chaque pays est indépendant et souverain, la France doit les respecter dit M. Ali. Il insiste sur le fait que les peuples africains doivent dire non au néocolonialisme et à la coopération France-Afrique. « Pourtant ce sont les Africains qui alimentent les chiffres d’affaires des multinationales de servitudes. Elles se comportent comme dans un territoire conquis », martèle le coordonnateur.
M. Ali Alladj Allahou affirme que les panafricanistes vont apporter son soutien à la population malienne le 22 janvier prochain.
Dans le même sillage, l’Union des syndicats du Tchad (UST) dans un communiqué de presse signé de son président M. Barka Michel, hier 18 janvier, condamne les sanctions de la CDEAO et de l’UEMOA contre le Mali. L’UST affirme son soutien à l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNMT). « Nous nous joignons à tous les panafricanistes pour organiser des manifestations contre la décision des valets du colonialisme occidental. Pourquoi s’acharner contre les patriotes auteurs de coup d’État du Mali et pas celui du Tchad ? Il y a deux poids deux mesures », rapporte le communiqué.
Moyalbaye Nadjasna