BUTDRA : Polémique sur les redevances des artistes

Jan 11, 2022

Le Bureau tchadien du Droit d’Auteur BUTDRA a procédé en ce début d’année au payement des redevances des artistes toutes corporations confondues. Certains d’entre eux sont mécontents quant à la répartition de ces redevances et accusent le BUTDRA de mauvaise répartition du fonds. Le Directeur du BUTDRA Moundinet Tchinpah s’explique. Reportage.

Comme à l’accoutumée, le Bureau tchadien du Droit d’Auteur (BUTDRA) a procédé à la répartition aux artistes les redevances sur l’utilisation de leurs œuvres littéraires et artistiques. La répartition de la redevance du droit d’auteur est l’une des attributions du BUTDRA. Elle se fait après perception des redevances auprès des utilisateurs des œuvres. Selon les textes qui régissent le BUTDRA, une déduction sera faite sur la redevance pour le fonctionnement du bureau et une autre déduction pour constituer le fond social. Ensuite, le reste est partagé aux artistes, et ce, conformément à l’usage des œuvres. Cependant, à chaque répartition des redevances, il existe des mécontents. Certains artistes ne sont pas d’accord sur le montant reçu et accusent le BUTDRA de mauvaise répartition.

Le Directeur du BUTDRA Moundinet Tchinpah affirme que chaque artiste s’attend à gagner gros et c’est de cette attente qui pose problème. Pour lui, le BUTDRA est une institution de l’État. Elle travaille en fonction des textes qui la régissent. Ces textes disent que les médias doivent donner annuellement au BUTDRA 6% de leur budget de fonctionnement, mais ces derniers ne le font pas, ajoute-t-il. « Cette année, c’est seul l’Office National des Médias Audiovisuels ONAMA qui a donné sa redevance par rapport à l’utilisation des œuvres. Aucun médium privé n’a payé la redevance et la somme reçue ne permet pas au bureau de payer à chaque artiste une somme conséquente », a-t-il expliqué. Selon M. Moundinet Tchinpah, la répartition se fait normalement au moyen des relevés des programmes. Et si tous les usagers payaient au moyen de ces relevés d’utilisation des œuvres, il y aura des artistes qui vont se retrouver avec zéro franc, a-t-il affirmé. « Heureusement qu’il y a une part de redevance qui est repartie sur un critère de présomption. Ce qui permet à ceux dont l’œuvre n’est pas utilisée de percevoir une somme », souligne-t-il.

Toujours selon le Directeur du BTDRA, certains artistes viennent au BUTDRA que lorsqu’il y a des redevances à percevoir, mais jamais lorsqu’il les convoque pour leur donner des informations sur le fonctionnement du BUTDRA. Pourtant, le bureau veut bien informer afin de prévenir ces genres de situations, assure-t-il. Toutefois, M. Moundinet Tchinpah affirme que la porte de son bureau reste toujours ouverte aux artistes. « Ma philosophie est toujours d’être franc avec eux. C’est pourquoi de janvier à décembre, il y a eu cinq rencontres avec les artistes pour leur dire ce qui ne marche pas à notre niveau et à chaque fois que nous menons des activités », a-t-il avoué. Cette institution n’existera jamais sans les artistes et leurs créations a conclu le Directeur.

Kouladoum Mireille Modestine

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