Ce 11 janvier s’est tenu dans un hôtel de la capitale tchadienne, N’Djamena, un colloque international placé sous le thème : « la refondation de l’État unitaire décentralisé au Tchad. » Reportage.
N’Djamena, ce matin du 11 janvier, le temps était doux. Quelques associations nationales et internationales ont entrepris un colloque sur la refondation de l’État unitaire décentralisé au Tchad. Il s’agit de l’union des cadres musulmans du Tchad, l’union des associations féminines arabophones, la fondation ALHOUDA réseau des femmes élues locales d’Afrique-Tchad, du centre d’Études africaines de l’université roi Fayçal et la coordination des sociétés civiles et de la défense des droits de l’homme (CASCIDHO). Le président du comité scientifique M. Senoussi Mahamat Ali situe les travaux de ce colloque sur trois axes. Le premier porte sur, « l’étude comparative de différents modèles d’organisation de l’État. » Le second axe c’est, « l’analyse critique de la décentralisation au Tchad » et le troisième, « les conditions de réussite de la décentralisation au Tchad. »
Depuis le 20 avril 2021, le Tchad est dans une période de transition conduite par des militaires à la suite du décès du maréchal, Idriss Deby Itno. Cette junte a été contestée par des membres de la société civile et des partis politiques de l’opposition. Ce colloque vise à expliquer et débattre sur le modèle de refondation d’un État unitaire décentralisé dit le président du comité scientifique, M. Senoussi Mahamat Ali. Selon lui, c’est une rencontre scientifique ne s’oppose pas à ceux qui contestent la forme unitaire de l’État au Tchad. Bien au contraire, dit-il, le colloque va susciter un débat de fond sur un sujet récurrent : la forme de l’État. Il affirme que le postulat de cette rencontre fait suite à la forme unitaire de l’État retenu par le pré-dialogue. Seulement il soutient que ce modèle dans sa forme actuelle ne répond pas aux attentes des Tchadiens. « C’est pourquoi l’idée de refonder cette forme d’organisation est arrivée », dit-il. À son avis, une analyse profonde des critiques formulées à l’endroit de l’organisation de l’État montre une mauvaise expérimentation de l’État unitaire.
Aussi ajoute M. Senoussi, les maux relèvent du déficit des politiques publiques peu cohérentes avec les besoins basiques des Tchadiens. « Notre système ainsi décrit est loin de toutes les options doctrinales. Il n’est ni entièrement centralisé ni parfaitement déconcentré encore moins, idéalement décentralisé », martèle le président du comité scientifique. Il estime que, la décentralisation est née des difficultés de l’État central qui n’arrive pas à satisfaire les besoins locaux. Cet État ne satisfait pas, non plus, efficacement ces besoins par des politiques publiques, affirme M. Senoussi.
Le président du comité d’organisation fait un vœu de paix et d’entente entre les filles et fils du Tchad. Il souhaite que les Tchadiens s’entendent lors du dialogue prévu pour le 15 février prochain, sur un modèle de société où il fera bon vivre. « Les Tchadiens aspirent toujours à vivre ensemble afin de préserver l’unité nationale ».
Moyalbaye Nadjasna