Plus de 14 partis politiques d’opposition se sont réunis pour créer une plateforme dénommée convergences des organisations politiques (COP). Le lancement officiel a eu lieu le 8 janvier dernier. Placée sous la coupe d’une coordination, la COP, disent ses membres, regroupe les différentes énergies en vue d’agir ensemble pour un État de droit au Tchad. Reportage.
Une nouvelle plateforme regroupant plusieurs partis d’opposition vient de voir le jour. Plus 14 partis politiques issus de l’opposition démocratique se sont unis pour créer une nouvelle plateforme dénommée Convergences des Organisions politiques (COP). Le lancement officiel a eu lieu le 8 janvier dernier.
Pour le député Rakhis Ahmat Saleh, coordonnateur et porte-parole adjoint de la plateforme, la COP est une organisation opérationnelle composée de forces structurées et des personnes ressources engagées et désireuses d’améliorer de manière consensuelle et inclusive la situation sociopolitique actuelle du pays. « Vu le danger imminent qui guette notre pays, l’heure de la convergence s’impose à nous et nous devrions nous engager plus pour éviter à notre pays et notre peuple, une souffrance que celle dont nous souffrons depuis plus de 60 ans », soutient l’homme politique. Égrenant un long chapelet des problèmes du Tchad, le député Rakhis Ahmat Saleh justifie que face au contexte sociopolitique dangereux pour la stabilité et la sécurité nationale, une réponse politique nationale à la hauteur s’impose. Selon lui, seule l’unité des forces vives de la nation peut garantir un changement démocratique, l’état de droit et le vivre ensemble. L’opposant exprime aussi sa préoccupation par rapport à la transition militaire actuelle et par sa mauvaise organisation pour sortir de la crise.
L’opposant Salibou Garba, coordonnateur et porte-parole de la nouvelle plateforme, souligne que les organes mis en place par le Conseil militaire de la transition (CMT), n’offrent aucune garantie d’impartialité, gage de la paix dans la conduite du dialogue et de la transition. Pour lui, la communauté internationale, parraine de ce processus devrait s’impliquer davantage afin qu’un cadre plus consensuel et inclusif chargé de préparer ce dialogue soit créé. « Nous réitérons notre disponibilité à travailler avec les autres plateformes afin de parvenir à une transition réellement inclusive, consensuelle et apaisée. C’est notre leitmotiv », précise Salibou Garba. Selon lui, les membres du COP sont déterminés à agir pour contribuer à conjurer ces périls qui paraissent inéluctables.
Les membres de la plateforme suggèrent que les autorités de la transition œuvrent sincèrement et dans la transparence à la réussite du pré-dialogue avec les politico-militaires, en traitant avec sérieux les questions préliminaires pour décrisper les tensions. Ils exigent aussi des modalités susceptibles de permettre des débats sereins, contradictoires et féconds.
Les partis d’opposition réunis dans cette nouvelle plateforme demandent aux autorités de transition et aux partenaires de la communauté internationale de ne pas rester sourds aux pleurs des Tchadiens et aux nombreuses alertes et propositions émanant de tous les horizons.
Jules Doukoundjé