La ville de Faya, chef-lieu de la province du Borkou est en ébullition. La population est les rues depuis le 16 novembre. Ils protestent contre les autorités provinciales pour la confusion et le non-respect des termes du communiqué officiel. La manifestation a fait un mort et des blessés.
Les manifestations à Faya, chef-lieu de la province du Borkou, nord du Tchad se poursuivent ce 18 novembre selon nos sources. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour tenter de disperser les manifestants qui sont majoritairement jeunes. En même temps, les tirs à balles réelles ont été entendus. Ces tirs ont coûté la vie à un jeune garçon et a fait des blessés dès le premier jour des manifestations.
Tout est parti d’une confusion des contenus et des délais des communiqués signés, l’un par le maire de la ville Herendji Abakar et l’autre par le Secrétaire Général Provincial, Pargue Dieudonné Jacques. Selon toujours nos sources, ces deux communiqués ont mis la population dans une confusion totale. Il se trouve que le communiqué du maire de la ville informe la population détentrice de véhicules de marque Toyota de couleur Kaki ou gris de les changer en couleur blanche pour différencier les véhicules civils des véhicules militaires.
Le communiqué précise également la sanction qui sera infligée aux contrevenants. Les mêmes sources indiquent qu’un délai de 1 mois a été accordé aux personnes concernées pour se conformer à la décision. Un autre communiqué tombe sur la tête de la population, cette fois-ci signé par le secrétaire général de la province. La note informe aux usagers de véhicules que « pour des raisons de sécurité, un contrôle se fait actuellement. Et concerne uniquement les propriétaires des engins qui n’ont aucune pièce et ne respectent pas la décision relative à l’interdiction des véhicules à vitres teintées et de couleurs similaires aux véhicules militaires qui sèment la confusion ».
Deux communiqués avec des contenus et délais butoirs différents. Ce qui a mis l’huile sur le feu est le délai butoir du 12 novembre 2021 donné par les autorités aux usagers. Confus d’abord et en même temps surpris de voir leurs voitures raflées par les autorités, les citoyens ont exprimé leur ras-le-bol. À travers leurs revendications, les manifestants réclament d’abord la restitution de leurs véhicules raflés par les forces de l’ordre. Ils exigent en même temps, le départ du gouverneur de la province de Borkou, Ismat Issack. Dans la foulée ils ont envahi les édifices publics et brûlé des pneus à travers la ville.
D’après nos sources, ce soulèvement de la population a causé la fermeture des marchés. Aux dernières nouvelles, les manifestants exigent non seulement le départ du gouverneur, mais aussi sa traduction devant les juridictions pour avoir attenté à la vie du petit garçon.
Kouladoum Mireille Modestine