Suite à la désignation des membres du Conseil national de Transition (CNT), les professions judiciaires libérales dénoncent la marginalisation de leurs corporations dans la désignation des membres du CNT. Ils craignent que le processus de transition en cours soit dépouillé de son caractère démocratique. Reportage.
Les professions judiciaires libérales à savoir l’Ordre national des avocats, la chambre nationale des notaires et la chambre nationale des huissiers de justice du Tchad ne sont pas contentes du comité ad hoc en charge de la désignation des membres du CNT. Raison de leur mécontentement : leurs corporations ne sont pas représentées. Et pourtant, d’après la correspondance adressée aux différents ordres professionnels, il était mentionné que « les ordres professionnels sont des corporations d’élite dont le point de vue est important. Ils contribuent à façonner le tissu professionnel du pays et sont à la pointe de la modernité. Leurs idées avant-gardistes méritent d’être recueillies et partagées par le CNT ».
Pour le président de la chambre nationale des notaires du Tchad (CNNT), Me Djomia Germain, cela signifie que les professions judiciaires libérales sont non seulement les acteurs incontournables, mais aussi des personnalités non négligeables dans le fonctionnement d’un organe législatif. Selon lui, les avocats, les notaires et les huissiers pourraient jouer un rôle essentiel dans le processus d’examen des projets de loi, voire dans celui des propositions de lois d’envergure relatives au foncier, à la famille, au domaine commercial et dans bien d’autres lois liées à la vie publique et privée de la nation. Selon le porte-parole de ces professionnels, les professions judiciaires libérales se sont attelées à sélectionner les meilleures candidatures, les dossiers ont été constitués, puis déposés dans le délai requis.
Les avocats, les notaires et les huissiers estiment qu’ils sont mieux placés pour connaître toutes les lacunes de la législation tchadienne et qu’à ce titre, leur présence était vitale dans les décisions importantes qui conditionnent la vie de la nation. Ils ne comprennent pas pourquoi leur corporation n’est pas représentée au sein du CNT. Ils expriment par ailleurs leur indignation face à la mauvaise foi qui gouverne cette décision. De leur avis, cette marginalisation des corporations judiciaires libérales dans la désignation des membres du CNT, installés dans leur fonction le 5 octobre dernier, constitue une insulte suprême à l’endroit de leurs corporations professionnelles respectives.
Jules Doukoundjé