Dans peu de temps le championnat national de la lutte va démarrer. Les différentes délégations conviées à cette compétition logée au centre culturel Talino Manu s’activent. Reportage.
Les habitués s’endorment tranquillement après un long voyage effectué. Certains novices méditent leur sort. D’autres lavent leurs linges et leurs ceintures de peau s’apprêtant aux combats de lutte. Un lutteur de la Tandjilé affirme, « nous sommes des lutteurs de la province de la Tandjilé. Nous avons toujours remporté des médailles, on n’a pas de souci. Nous espérons que tout ira pour le mieux. Le moral est haut. La Tandjilé est le bastion de la lutte traditionnelle, on n’a rien à craindre. » Un lutteur de la capitale, N’Djamena, sous couvert de l’anonymat dit, « je m’abstiens de tout commentaire. La compétition c’est sur le terrain et la fin justifie les moyens. Vous nous verrez sur le terrain donc ne soyez pas pressé. »
Amadou Moustapha, est l’encadreur des lutteurs de la province du Lac. Selon lui, ils sont une délégation de 8 personnes. Il remercie Dieu de les avoir conduits à N’Djamena en paix. D’après lui, ses poulains sont prêts pour la compétition. « Il ne faut jamais mettre la peur devant soi dans une compétition. Il faut avoir confiance en soi, voilà tout ce qu’il faut. Vouloir c’est pouvoir », dit-il.
Kolo Joël, lutteur du Mayo-Kebby Est, souligne qu’ils sont venus pour ramener le trophée au Mayo-Kebby Est. « Nous étions champions en 2016 et nous croyons être encore champions cette année. Nous sommes plus que déterminés et rien ne nous arrêtera en chemin. C’est une question de confiance en soi », dit-il d’un air rassurant. Frida Ahidjo est dans la catégorie féminine de 72 kilos. « Nous nous sommes battues corps et âme pour arriver à cette compétition. J’espère bien que nous repartirons avec des médailles. Je pratiquais avant la lutte olympique et cette fois-ci c’est la lutte traditionnelle, mais il n’y a rien à craindre, je suis confiante » affirme-t-elle.
Mahamat Abderrahmane Idriss, entraîneur du Salamat. « Nous sommes prêts. Nous allons tenter notre chance ». Il précise qu’ils sont une délégation de 8 personnes avec 5 lutteurs, dont une femme. Issa Hassan Zakaria, lutteur du Salamat, département de Harase Mangagne, c’est sa première fois de participer à un championnat national. « C’est une opportunité pour moi de faire ma première expérience et c’est ce qui compte. Je remercie la Fédération tchadienne de lutte associée pour l’organisation de cette compétition ». Le moyen Chari est présent avec 12 lutteurs, dont 5 filles.
Cette compétition nationale de lutte s’ouvre ce soir 15 octobre 2021. Elle va s’achever le 17 octobre prochain. Sur les 7 provinces attendues pour ce championnat seulement, 5 sont présentes à N’Djamena.
Moyalbaye Nadjasna