Débits de boissons et écoles font mauvais ménage

Oct 24, 2021

À N’Djamena, beaucoup des débits de boissons, bars, auberge et boîte de nuit sont installés aux alentours des établissements scolaires. Ces débits de boissons  impactent négativement sur l’apprentissage des élèves. Quelques établissements visités dans le 7e arrondissement montrent la gravité de la situation. Reportage.

 Il est 12h30mn. Nous entrons dans un débit de boisson traditionnelle communément appelé cabaret situé non loin du Lycée de Gassi dans la commune du 7e arrondissement. TA9, c’est le nom  du cabaret donné par les élèves. Dans cette gargote, les femmes vendent les bières locales appelées bili-bili et cochette, brassées à base du mil et du riz. À l’entrée du cabaret, on aperçoit un groupe d’élèves des classes de 1re et terminale en train de discuter en français et parfois en arabe locale. Certains sont en tenue du lycée de Gassi, d’autres se sont débarrassés de leurs chemisettes pour ne pas se faire identifier.

Dans un brouhaha, plusieurs  thèmes ont été abordés. Ces adolescents qui se livrent à la consommation de la bière traditionnelle pendant les heures de cours débattent souvent sur certaines œuvres littéraires.  Leurs débats donnent l’impression qu’ils sont dans une salle de classe. La plupart de ces élèves sont de série littéraire. Un élève dans un état d’ivresse avancé se met devant ses camarades pour prétendre leur expliquer une pièce de théâtre. Après avoir expliqué les différentes scènes de la pièce, le fameux professeur déguste sa bière allégrement. Il est écrit au mur de ce cabaret, « jeunes d’aujourd’hui, si fumé est un acte de bravoure alimentaire, le poisson dans l’eau aura fumé ». Malgré ce qui est écrit, cela n’a pas empêché ces jeunes élèves de fumer. 

Hormis la TA9, l’école associée FDAR située à Chagoua, dans un autre quartier du même arrondissement, est envahie par les bars, les boîtes de nuit, les auberges et les cabarets. Dans cette école associée, certains élèves sautent par-dessus le mur pour aller  boire  dans les cabarets.  Ils reviennent tous ivres et perturbent les cours.

Pour l’inspecteur départemental de l’éducation nationale et de la promotion civique pour la commune de N’Djamena VII  Gnenet Ouatooh, quand les bars jouent de la musique, les élèves répètent en même temps. « Un jour pendant qu’on était en inspection, une élève chantait à haute voix. Quand nous l’avons interpellé, elle disait qu’elle a oublié qu’elle était en classe », raconte l’inspecteur. Pour lui, qui dit bar dit bruit et les deux ne peuvent pas cohabiter avec les écoles qui ont besoin de tranquillité. Il exhorte les autorités communales et le ministère de l’Éducation nationale d’interdire l’installation des débits autour des établissements scolaires. L’inspecteur affirme que le problème est signalé au niveau de la hiérarchie, mais aucune solution n’est encore trouvée pour le moment. À la mairie centrale, il suggère qu’une étude de faisabilité soit faite avant de délivrer les autorisations à de tierces personnes pour des activités commerciales autour des écoles. À son avis, l’enseignant et l’enseigné ont besoin de tranquillité pour transmettre et recevoir le savoir.

Kouladoum Mireille Modestine

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