La désignation des représentants de la presse au sein du comité d’organisation du dialogue national inclusif prévue la fin d’année ne fait pas unanimité, ni consensus. Certaines associations de journalistes et des patrons de presse se sont organisés en collectif pour contester la désignation de Djégoltar Armand, Président Directeur général (PDG) du Groupe Électron Tchad (ETV) comme leur représentant.
Pour participer au dialogue national inclusif prévu à la fin de l’année, 3 places ont été octroyées à la presse nationale. Mais le critère de désignation des représentants de la presse n’a pas fait l’unanimité. Certaines organisations, associations et patrons de presse organisés en collectif ne semblent pas d’accord sur la méthode de désignation et surtout contestent le PGD du groupe Electron Tchad comme leur représentant. Pour le PDG de Sahara TV Jansé Adoum Urbain, l’écrasante majorité des acteurs et associations de presse est surprise par la désignation de 4 individus en qualité de leurs représentants au sein du comité d’organisation du dialogue national inclusif en vue. « Les gens se retrouvent entre amis en catimini à la maison de médias du Tchad pour désigner les gens qui ne représentent aucune entité et c’est dans ce sens nous nous sommes organisés en plateforme pour contester cette méthode », explique-t-il. M. Jansé estime que leur mécontentement se justifie par la désinformation, l’exclusion et le flou qui ont caractérisé toutes les démarches ayant abouti à cette désignation. Pour comprendre cette méthode, un collectif des organisations de la presse qui regroupe 10 signataires a envoyé une correspondance au Premier ministre de la transition, au président du CMT et au ministre d’État, ministre de réconciliation nationale et du dialogue. Il soutient que les autorités précitées ne sont pas au courant de cette désignation avant d’ajouter que même s’il y a désignation, il faut que ce soit dans la transparence et que toute la corporation doit être présente pour désigner leurs représentants. « Nous ne sommes contre personne, mais nous voulons que cela se passe dans les règles d’art », précise ce dernier, avant de dire qu’il faut quelqu’un de capable de défendre les intérêts de la presse tchadienne.
Toutefois, pour le PDG du groupe Electron Tchad, Djégoltar Armand, c’est avec crainte qu’il a accepté cette lourde responsabilité, compte tenu du contexte actuel. « C’est un honneur pour moi d’être désigné par le groupe des médias pour les représenter au comité d’organisation du dialogue national inclusif », déclare-t-il. M. Djégoltar promet de s’atteler à honorer cette confiance à ce mandat afin que celui-ci ne soit pas profitable à un individu ou un groupe d’’individu, mais à l’ensemble des médias et des journalistes. Pour ce qui concerne le critère de désignation, il souligne qu’il s’agit de désigner un représentant pour le groupe des médias et 2 représentants dans les commissions techniques. Selon lui, les critères de désignations sont fixés par le ministre d’État, ministre de la réconciliation et du dialogue, et ajoute qu’il faut déposer sa candidature et c’est ce qu’il a fait pour être désigné. S’agissant du collectif des organisations de presse qui conteste sa désignation, il indique que nous sommes en démocratie et qu’ils sont libres d’exprimer leur point de vue, et précise qu’il n’est pas le représentant des journalistes, mais qu’il est le représentant du groupe de la corporation des médias. Il explique que les journalistes sont représentés par le président de l’UJT, et note que le collectif est mal informé.
Une réunion est prévue éventuellement à la maison des médias avec toutes les différentes tendances de la corporation pour recueillir les avis de tout le monde avant d’aller au dialogue national inclusif.
Jules Doukoundjé