Critiques, questions, observations et amendements ont constitué les temps forts de la présentation du programme politique du gouvernement de la transition ce 14 mai 2021 à l’Assemblée nationale. Retour sur l’événement avec ialtchad!
La majorité des députés qui ont pris part lors de la présentation du programme politique du gouvernement de transition ont qualifié le programme de très évasif et ambitieux. Selon l’honorable Madjitoingué Bérangar, ce programme est un discours remplit de belles parole. «Nous ne savons pas avec quels moyens financiers le premier ministre réalisera ce programme politique», dit-il observer. Pour lui, l’équipe de transition devrait focaliser ce programme sur deux axes. La première devrait être une phase intérimaire et la seconde transitoire, a proposé le député. Aujourd’hui dit-il, le citoyen lambda ne connait pas faire la différence entre militaires, gendarmes, polices, etc. car le Tchad n’a pas une armée républicaine. On a plutôt monté des gens pour les faire entrer dans l’armée. «Il faut qu’on respecte la laïcité de l’Etat. Il y a des gens dans la salle qui sont allergiques à la vérité. Ce beau discours que vous venez de faire, son application doit être de rigueur », a-t-il martelé avant de terminé son propos.
Le député Issa Mardo, note un manque de cohérence, d’articulation et d’idées dans le programme politique de transition. Dans ce document déclare-t-il, du point de vue la forme, on joue avec les articles comme «le, la, les pronoms personnels tels que je, nous, et de répétitions de mots.» Il estime que le document devrait être harmonisé. Le 6ème vice-président de l’Assemblée Nationale, député Rakhis Mahamat Saleh, demande au premier ministre les raisons de la réquisition de l’hôtel Chari et le sort de ses employés. Acceptez-vous de laisser la main libre à votre ministre de la justice, a rajouté l’élu?
Apres quelques observations, Saleh Kebzabo note au premier ministre et ses collègues de comprendre que ce qui s’était passé avec la junte c’est un coup d’Etat. Alors si tel en est le comité militaire doit gérer le pays ordonnance tout simplement et il n’y aura plus de désordre. Saleh Kebzabo s’est vu coupé son intervention en direct à la Radio et Télévision nationale. Après vérification, il se trouve que c’était une erreur technique. Il était réécouté 10 minutes plus tard. Pour le député Manadji Tolkem Bertin, la nation repose sur trois (3) piliers, notamment la sécurité, la justice et les finances. Aujourd’hui, dit-il, ce qui touche les tchadiens, c’est la justice sociale. L’administration tchadienne est truquée des incompétents, affirme-t-il. L’honorable interpelle le premier ministre de revoir tout cela s’il veut que son gouvernement soit acclamé.
« … l’hôtel du Chari est un immeuble public»
Etant donné que la plupart des interventions étaient des observations et amendements, le premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert, s’est appesanti sur la question de de la réquisition de l’hôtel Chari, le sort de ses employés et celle des manifestants et leurs commanditaires.
Le chef du gouvernement de transition a tout d’abord signifié que l’hôtel du Chari est un immeuble public. Selon lui, pour une petite histoire, en 2009 à 2018 cet hôtel a accumulé des arriérés d’impayé d’impôt de 19 milliards. «Cet hôtel, un moment donné assurait une sorte de suppléance dans les infrastructures hôtelières qui n’étaient pas des nôtres de 2012-2014», précise-t-il. Pour terminer sur ce point, Pahimi indique hôtel Chari est fermé depuis avril 2020. D’après lui, depuis cette date, c’est l’Etat tchadien qui a versé l’argent pour y loger les personnes atteintes du Covid-19. Depuis lors, l’ l’hôtel Chari est fermé informe-t-il. «Le personnel a été confié à la SONECSO qui payait déjà leur salaire. Ces agents vont être ensuite redéployés dans quelques hôtels, propriétés de l’Etat. L’hôtel du Chari va abriter définitivement la primature», a éclairé le premier ministre. Il relève en outre que les lits de cet hotel vont être affectés aux hôtels de chasse qui sont construits depuis 2 ans et qui n’ont pas été meublés.
Concernant le cas des manifestants ou des commanditaires, l’homme d’Etat a regretté les pertes en vies humaines et des cas de blessures signalés. Cependant, il note dans le contexte actuel, les menaces pèsent de tout côté sur le pays. «La loi tchadienne permet la marche. Mais, je voudrai demander à mes chers compatriotes, ce que nous voyons, est-ce que c’est vraiment de la marche ? Amener les mineurs à brûler les pneus, jeter des cailloux sur les biens publics et privés, est-ce cela la marche? Nous ne pouvons pas éduquer nos enfants à casser. Il faut que nous soyons responsables», s’est-il interrogé.
Pour lui, conclut-il, la voie du dialogue devait être privilégié dans les revendications des droits. «Seul moyen de résoudre nos problèmes pour permettre à notre pays d’avancer», a-t-il exprimé.
Moyalbaye Nadjasna
Allarassem Djimrangar