Engagés depuis avril sur les théâtres des opérations au nord Kanem, les éléments de l’armée tchadienne ont regagné N’Djamena dans la matinée du 9 mai. Un signe qui marque la fin des hostilités, disent les autorités militaires.
Ce sont plusieurs unités de l’armée nationale tchadienne engagées sur le théâtre des combats les mettant aux prises avec les rebelles du FACT depuis avril au nord Kanem qui sont de retour dans la capitale, N’Djamena. En tête du convoi, le chef d’état-major général des armées (Cemga), le général Abdelkérim Daoud Brahim. Il était sur place pour superviser les opérations de ratissage, selon le ministre de la Défense, Daoud Yaya Brahim.
Selon le Cemga, les rebelles sont anéantis. « Nous avons la maîtrise de la situation dès le début. Nous avons amené des prisonniers et des matériels. Au terrain, il ne reste rien. Je demande aux populations de rester tranquille; tout est dans l'ordre maintenant », rassure le général Abdelkerim Daoud Brahim.
Comme butins de guerre, plus d’une centaine de rebelles fait prisonniers et une dizaine de véhicules avec des matériels récupérés ont été présentés à la presse à l’état-major général des armées. D’après le CEMGA, certains de ces prisonniers sont des pauvres qui se sont fait enrôler pour de l’argent. D’autres, dit-il, se sont retrouvés là par force.
Parmi les prisonniers se trouvent deux cadres importants de la rébellion du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad ( Fact). Il s’agit de celui qui se présente comme directeur de la section gendarmerie et l’autre comme commandant des opérations. Le premier a été arrêté entre la frontière Niger-Tchad. Le second à Nokou, au nord Kanem. Pas des nouvelles du chef rebelle, Mahamat Mahdi Ali. Selon le commandant des opérations du FACT, leur groupe a travaillé aux côtés des forces du Maréchal Halifa Haftar, considéré comme l’homme fort de l’Est libyen. En contrepartie, ils ont reçu armements et équipements militaires. Leur objectif, renverser le régime de N’Djamena dirigé par le défunt président Idriss Deby Itno.
C’est dans ce climat de confiance que le président du Conseil militaire de transition, le général Mahamat Deby Itno a effectué son premier déplacement à l’étranger depuis sa désignation le 20 avril. Il s’est rendu à Niamey ce lundi 10 mai. Dans la capitale nigérienne, le chef de l’État tchadien a eu une séance de travail avec le président Mohamed Bazoum. Puis il s’est rendu dans la zone des trois frontières pour galvaniser les unités tchadiennes déployées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
Il faut le rappeler, les éléments du groupe rebelle du FACT dirigés par Mahamat Mahdi Ali ont fait leur incursion au Tchad le 11 avril dans la zone de Tibesti. Après des combats éclair, ils sont parvenus à atteindre le nord Kanem. C’est là que des combats atroces les ont opposés à l’armée tchadienne entre le 17, le 18 et le 19 avril. L’armée a, dans un bilan, évoqué la mort de 300 rebelles, plusieurs matériels de guerre récupérés et près de 300 prisonniers. Depuis lors, aucun autre bilan n’a été communiqué sur les combats qui ont repris depuis le 27 avril. En réaction aux autorités militaires, le Fact répond par une phrase en affirmant que « c’est loin d’être fini ».